Grosse affaire de dilapidation et de corruption à Sonatrach. Une centaine de cadres (104 selon des sources), dont des PDG de filiales, des directeurs généraux, des directeurs de raffineries, des directeurs des finances et des chefs de département de cette compagnie des hydrocarbures ont comparu mercredi devant le procureur de la République du tribunal d'El Harrach, à Alger, pour leur implication dans des transactions douteuses. Dix-huit parmi ces cadres ont été mis en liberté provisoire alors que les autres comparaîtront en citation directe, selon les services de la Gendarmerie nationale. Les mis en cause devraient répondre des chefs d'accusation de non-respect de la procédure de passation de marchés et de corruption passive. Cette affaire, révèle un responsable de la section des affaires de la Gendarmerie nationale, lors d'une conférence de presse tenue jeudi à Alger, remonte à 2005, lorsque le ministère de l'Energie et des Mines avait décidé de porter plainte contre la compagnie John Crane, connue au niveau international, pour la production de pièces de rechange industrielles utilisées dans les usines de gaz, et cela en attendant de remettre le dossier à la justice et de demander l'ouverture d'une enquête approfondie. L'affaire serait liée à des surfacturations de produits fournis par la société américaine des services pétroliers. Elle concerne des marchés douteux, non conformes au code des marchés, contractés par des branches et raffineries du groupe Sonatrach avec cette société américaine, John Crane, selon la Gendarmerie nationale. Depuis 2005, Sonatrach a d'ailleurs limité ses relations commerciales avec ce fournisseur de pièces de rechange pour industries pétrolières. Ces relations ont même été suspendues pour une période. Selon des sources bien informées, l'enquête effectuée par la Gendarmerie nationale a révélé que les accusés avaient reçu des pots-de-vin afin qu'ils traitent avec la compagnie John Crane et qu'ils fassent bénéficier cette compagnie de contrats mirobolants, ce qui constitue une dilapidation des deniers publics. On ignore toutefois le préjudice causé à Sonatrach. L'autre grosse affaire rendue publique par la même occasion par la Gendarmerie nationale, a trait à une affaire de faux et usage de faux. La Gendarmerie nationale fait état d'arrestation de 18 personnes, 10 ingénieurs des mines et 8 importateurs pour trafic de voitures. Cette affaire fait suite à une plainte déposée par 2 ingénieurs des mines. Les mis en cause falsifiaient les cartes grises et gonflaient les prix des voitures qu'ils importaient de France. Ils faisaient de fausses déclarations à la douane. Deux ingénieurs des mines ont déposé plainte. Ainsi, sur un échantillon de 60 véhicules pris au hasard, 10 se sont avérés trafiqués. Présentés devant le procureur du tribunal de Bir Mourad Raïs, mardi dernier, les mis en cause ont été mis en liberté provisoire. La Gendarmerie nationale a également mis la main, la semaine dernière, sur un dangereux criminel. Né en 1968 à Batna, le malfrat L. L. s'était évadé, il y a deux années, de Tazoult (Batna), où il a été condamné en 2005, pour l'attaque d'une bijouterie, à 12 ans de prison ferme. Après son évasion, il était venu à Alger pour travailler comme maçon. Là, il a été dénoncé par sa copine pour son implication dans un groupe de malfaiteurs spécialisés surtout dans le vol de voitures. Présenté devant le procureur de la République d'El Harrach, il sera transféré prochainement à Batna où il sera recondamné. La gendarmerie a par ailleurs traité, durant ces derniers mois, une affaire de détournement et abus de confiance. Cette affaire remonte à trois mois et a trait à un détournement de 245 millions de centimes de la société de boissons gazeuses, Coca-Cola de Rouiba, par quatre distributeurs. Elle fait suite à un dépôt de plainte de Coca-Cola, laquelle a découvert un trou dans les comptes de l'entreprise. Présentés devant le procureur du tribunal de Rouiba, les quatre mis en cause ont été mis sous mandat de dépôt et écroués à la prison de Tidjelabine (Boumerdès). R. Bel.