Un marché se tenant un jour sur deux au chef-lieu d'Azazga n'est pas une bonne nouvelle, pas seulement pour les commerçants. Un marché informel, comme son nom l'indique, dépasse son périmètre « autorisé », déborde sur les trottoirs et la chaussée, empêche la circulation et appelle d'autres activités relevant du délit. Le marché hebdomadaire du samedi avait déjà cette particularité, admise des autorités, de barrer pratiquement la route de l'hôpital. Des médecins nous ont déjà signalé la difficulté de rejoindre leur poste de travail le jour du marché. Et sans doute des ambulanciers qui se frayent difficilement un chemin dans la foule informelle qui fait ses courses sur la route nationale. Les autorités et la force publique n'ont pas réussi jusqu'ici à contenir les marchands dans l'espace qui leur est réservé. Les choses se compliquent depuis que cette autorisation hebdomadaire a été multipliée par trois. Des commerçants de la ville mettent en garde contre les effets qui seront induits sur le climat général par le développement incontrôlé du commerce informel. Ces rendez-vous du négoce tous azimuts attirent des marchands, ou se présentant comme tels, de différentes régions du pays. Il suffit qu'ils s'acquittent d'un ticket de « stationnement » pour qu'ils partent à la rencontre de la clientèle. Aucun contrôle, ni de la marchandise, ni de ceux qui la transportent et l'écoulent. Dans le flux des négociants, s'infiltrent des individus évoluant dans une délinquance ouverte. Commerce informel et insécurité rampante. « Vols de voitures, vol tout court, et inévitablement des agressions, bientôt il ne sera pas recommandé de sortir en famille, même le jour, comme c'est le cas dans certaines agglomérations de la wilaya. Ce sera nouveau à Azazga, et ce sera bien dommage », lâche-t-on. Une tentative d'installer un parking sauvage devant un cabinet médical à Tizi Bouchène a été signalée récemment. Cela a été vécu comme une agression en règle aussi bien par les habitants de la cité que par les malades et leurs parents. La ville d'Azazga tente de résister à l'avancée de l'anarchie qui « prospère » à partir du chef-lieu de wilaya. L'association des commerçants est montée au créneau, la première. Sera-t-elle entendue par les autorités locales et sera-t-elle appuyée par d'autres organisations de la société civile ? La mise en œuvre d'un plan de développement ne peut pas aller sans la préservation du cadre de vie.