L'Association des commerçants et artisans de la daïra d'Azazga (ACADA) a décidé, en assemblée générale, de recourir à la grève lundi prochain, si leurs revendications ne sont pas prises en charge par les autorités locales. A l'origine de ce coup de colère des commerçants, l'autorisation délivrée récemment par l'APC d'Azazga pour la tenue, deux jours par semaine (le lundi et le jeudi), d'un marché informel. Cela s'ajoute au marché hebdomadaire du samedi, ainsi qu'à celui des voitures d'occasion se tenant le mercredi. Avec quatre journées autorisées par semaine, le commerce informel prend le pas, dans la ville d'Azazga, sur l'activité réglementée. Dans son préavis de grève, l'association souligne « le mécontentement et l'étonnement de tous les commerçants de la ville d'Azazga, qui sont déjà handicapés par les travaux en cours, depuis plus de deux ans, de voir la commune autoriser un marché informel pour deux jours, alors que le marché de Sebt existe toujours, ainsi que celui des véhicules où s'ajoutent d'autres vendeurs ».Les revendeurs de voitures ont été rejoints en effet par des marchands de pièces détachées et d'accessoires auto provenant des filières de la contrebande et de la contrefaçon. Le marché qui vient d'être autorisé pour le lundi et le jeudi prolonge le négoce du samedi, allant de la friperie aux fruits et légumes, en passant par les cosmétiques et l'électroménager. Un espace commercial débridé qui peut constituer une rentrée pour la trésorerie de la commune mais qui déstabilise les commerçants de la ville, décidés à défendre leur activité et leur réputation assises de longue date. L'association appelle les pouvoirs publics à « supprimer tous les commerces informels afin que les commerçants contribuables et réglementés puissent assurer leur activité noble, faire face à leur clientèle, honorer leur ville tout en payant leurs charges dans les délais, et contribuer à l'essor économique de la commune ». Les commerçants n'acceptent plus cette situation où la prime est donnée au secteur de l'informel, qui occupe la voie publique, écoule une marchandise douteuse et échappe évidemment au contrôle de l'administration du commerce ou des impôts. « En lieu et place d'une lutte déterminée contre le commerce informel, c'est nous qui sommes sous la pression permanente de la DCP et des impôts. Si la situation reste en l'état, certains proposent qu'on refuse tout contrôle et toute imposition », disent des membres de l'association. En défendant leur activité, les commerçants veulent protéger également, l'image de la ville, connue pour la qualité de son commerce et ses services », déclarent-ils. L'association affiche sa détermination concernant la suppression du marché informel, et revendique également son droit à jouer un rôle prépondérant dans l'organisation des foires et braderies qui se tiennent cycliquement au chef-lieu. « Nous demandons à être consultés pour chaque initiative ou décision concernant l'activité commerciale à Azazga », concluent les membres de l'association.