La décision de suspension des deux directeurs de CEM, d'El Argoub à Mascara et celui de Aïn Kahla à Mamounia ainsi que celle d'un enseignant pour une affaire d'« évangélisation » a pris une autre tournure. En effet, les directeurs des CEM de la wilaya de Mascara affiliés à la section syndicale des directeurs de l'enseignement moyen de l'UGTA, au cours d'une assemblée générale qui a eu lieu lundi dernier au foyer des enseignants, n'ont pas mâché leurs mots contre le directeur de l'éducation de la wilaya de Mascara. Devant d'une quarantaine de directeurs de CEM, d'inspecteurs de l'éducation et autres syndicalistes de l'UGTA, le président de la section syndicale des directeurs de l'enseignement moyen, Amamra Abdelkader, a précisé qu'« à cause des menaces, d'abus de pouvoir et d'autres formes de pression dont sont victimes les directeurs de l'enseignement moyen et autres cadres de l'éducation de la part du premier responsable du secteur, certains de nos collègues se trouvent dans l'obligation de partir à la retraite ». L'orateur a ajouté avec regret que les cadres de l'éducation au niveau de la wilaya de Mascara sont malheureusement humiliés. « Nous sommes humiliés, c'est une réalité indiscutable », jettera-t-il. Pressions et abus de pouvoir « Certains établissements de l'enseignement moyen souffrent d'un manque flagrant de chauffage, l'équipement bureautique est détérioré et le matériel informatique acheté est de mauvaise qualité ainsi que les logements de fonction sont occupés par des étrangers. » En abordant le sujet de l'évangélisation à Mascara, le communicant déclare que la cité de l'Emir Abdelkader est visée, tout en mettant en garde toute manipulation dans cette affaire qui touche à l'identité islamique des citoyens de la wilaya de Mascara. « Nous sommes des musulmans et nous n'avons rien à voir avec cette affaire d'évangélisation amplifiée par les chaînes de télévision des pays du Golfe », affirmera-t-il. Le président des œuvres sociales du secteur de l'éducation, également directeur d'un CEM, Lasbihi Hachemi, a appelé de son côté les directeurs des CEM à la solidarité. « Si nous ne nous solidarisons pas, nous tomberons un par un, personne n'est à l'abri en ces moments difficiles », dira-t-il. Hachemi Ahmed, un autre syndicaliste influant de l'UGTA, a annoncé que « la réintégration des directeurs suspendus est un droit légitime, mais quel est le dédommagement pour le préjudice moral qu'ils ont subi ? » Tout en ajoutant que l'accusation des deux directeurs de CEM d'évangélisation par le directeur de l'éducation est une chose très grave et l'enquête a révélé qu'ils sont innocents. « Comme il a procédé à la sanction des directeurs, le directeur de l'éducation doit présenter des excuses », a-t-il insisté.