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Ouled Hedadj
Le règne des fabriques de parpaing
Publié dans El Watan le 02 - 12 - 2004

Notre véhicule amorce un virage à droite vers Ouled Hedadj, laissant derrière la route principale qui relie Réghaïa à Ouled Moussa. Aucun signe apparent d'une chaussée par qui le scandale est arrivé. Un tapis d'asphalte où de part et d'autre poussent des orangeraies appartenant à une exploitation agricole collective (EAC).
La joie de traverser ce verdoyant verger sera de courte durée. Le véhicule stoppa net à quelque 200 m plus loin. La Partner de service se doit de rouler comme un escargot. L'impraticabilité de la voie est telle que même les engins rencontrés sur notre passage, qui viennent tout juste d'être affectés dans les lieux, ont de la peine à bouger. « Il a fallu que nous barrions l'autoroute pour qu'ils daignent entamer les travaux de cette route », s'écrie à notre adresse, un jeune homme d'une vingtaine d'années. Ils, ce sont les élus de l'APC d'Ouled Hedadj. Aux yeux de la population qui s'est manifestée, il y a quelques jours contre les « malversations » de leurs édiles en barrant l'autoroute de l'Est qui passe à 2 km plus loin, cette commune de 23 000 habitants est gérée comme un « bien personnel ». « Nous avons choisi l'autoroute car nous ne nous serions jamais fait entendre si on s'était limité à un sit-in devant la mairie de ce bled perdu », nous dit un groupe d'hommes qui s'étaient massés en un quart de tour autour de notre véhicule avant même que nous foulions le sol. Il ne nous est pas nécessaire de poser des questions. Il suffit de balayer des yeux l'état des routes pour comprendre la colère des citoyens, connus d'ailleurs comme étant des gens « sans problème », à l'instar de ceux qui peuplent les régions rurales de la wilaya de Boumerdès.
L'agression du parpaing
Rattaché à la ville de Réghaïa depuis l'indépendance jusqu'en juillet 1984, Ouled Hedadj est depuis une APC dépendante de la wilaya de Boumerdès. Un statut qui ne lui épargne pas pour autant moult difficultés. « Dans un passé récent, la région vivait exclusivement de l'agriculture », nous confie Allal Salhi, un natif de la région. « Mais depuis l'ouverture des fabriques de parpaing rien n'est plus comme avant. A la place des primeurs et des agrumes, ces matériaux de construction ont pris d'assaut presque toutes les terres de la région », ajoutera-t-il. A Ouled Hedadj, une quarantaine de ces fabriques activent à ciel ouvert, souvent mitoyennes des demeures familiales. La pollution qu'elles génèrent, surtout en été, ne semble gêner que ceux qui ne sont pas versés dans cette activité, au demeurant fort lucrative et dont le mal qu'elle cause est sans commune mesure avec les milliards de centimes qui rentrent dans les poches des exploitants. « La santé publique a reçu un sacré coup à cause de ces maudites fabriques. Nos enfants sont presque tous asthmatiques. Je ne parle pas de la dégradation de notre environnement. Regardez ces plantes, elles sont grises comme le ciment », interpelle un citoyen. Et l'agriculture ? « Seuls les Aïssat cultivent encore leurs terres. Ils sont la fierté d'Ouled Hedadj. » Omar Chennachi, président par intérim de l'APC, nous reçoit dans le bureau du P/APC. Celui-ci est en congé de maladie depuis quatre mois.
Des questions et des réponses
Question : Avez-vous pris des mesures au sujet des fabriques de parpaings dont certaines, assure-t-on, s'alimentent à partir du réseau en eau potable ? « L'APC se trouve devant le fait accompli, ce phénomène existe depuis plus de 15 ans. » Que faire ? « La seule solution possible pour le moment est de demander aux propriétaires de clôturer leurs sites et d'édifier un hangar pour stocker leurs marchandises. Ils sont aussi tenus de créer des caniveaux en béton pour l'évacuation des eaux usées afin de préserver la chaussée. » Cela, en attendant de réglementer cette profession qui rapporte 700 millions de centimes par an en recettes fiscales, un projet lui réservant une zone d'activité en dehors de la zone urbaine étant en... gestation. L'escarcelle municipale ne bénéficiant que de 1,2 milliard de centimes, dont 45% sont consacrés aux salaires des personnels, le village doit subir l'absence de nombre de commodités, surtout en direction de la jeunesse. « Il n'y a pas de dispensaire, hormis une minuscule salle de soins au chef-lieu de la commune », intervient un vieil homme. « Si la route est impraticable, c'est à cause des semi-remorques qui viennent ici enlever les parpaings », enchaîne son voisin. L'APC vient de bénéficier d'une enveloppe de 3,8 milliards de centimes pour rénover la voierie. « La route sera revêtue d'un joli tapis de goudron. Sa durée de vie ne dépassera pas pour autant les six mois. Le va-et-vient des semi-remorques aura raison d'elle », préviennent les hedadjis.
Djamel Zerrouk, Hasna Bedri


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