Au bâtiment 2, à Draâ El Bordj, le feu qui a pris jeudi à 6h 30 dans la cage gauche à la suite d'un court-circuit, a mis deux heures pour s'éteindre. Surpris dans leur sommeil par la fumée âcre, les locataires de cette cage ont dû se frayer un chemin à travers cet écran du cinquième étage jusqu'à la sortie, au rez-de-chaussée. Mais c'est au premier étage où se trouvaient logés dans une niche les 20 compteurs que la concentration de fumée et de flammes était la plus forte. Les conditions d'évacuation des femmes et des enfants étaient des plus difficiles et des plus périlleuses. Le risque n'était pas seulement de mourir par asphyxie chez soi ou dans la cage d'escalier, mais qu'il y ait une explosion de gaz. En effet, à côté des compteurs d'électricité se trouvaient les compteurs de gaz. C'était un miracle que le tuyau en cuivre qui conduit ce combustible volatil et explosif ait pu résister à l'attaque des flammes sans céder ! Pour Saïd, Achour, Hacène et le docteur Sari, cet incendie constituait la fois de trop, car des feux similaires se sont déclarés déjà entre 2006 et 2007, provoquant la même panique parmi les locataires. En 2005, selon les mêmes personnes, un incendie aussi important s'est déclaré dans le bâtiment d'en face, dû lui aussi à un court-circuit. Pour eux, il ne sert à rien de changer à chaque fois les compteurs si ceux-ci restent regroupés toujours au même endroit et si on ne s'attaque pas dès le départ aux causes qui sont les infiltrations d'eau par les gaines des fils électriques branchés au compteur. L'agent de Sonelgaz qui s'acharnait ce jeudi à remplacer les compteurs calcinés par des neufs reconnaissait que le court-circuit a été provoqué par des infiltrations. L'eau de pluie de la terrasse s'est infiltrée à travers les isolants jusqu'aux compteurs. Nous avons vérifié la justesse de ce diagnostic émis par les locataires et l'agent de Sonelgaz. Les fils électriques nouvellement installés dégoulinaient d'eau venant de la terrasse. Au 2e étage, un sexagénaire, cloué au lit par son impotence, a failli y rester et l'aurait été sans l'intervention rapide de la Protection civile. Mais le danger planera toujours tant que Sonelgaz n'aura pas trouvé la solution pour protéger les compteurs contre d'éventuelles infiltrations.