Certains ont recours aux fusils pour abattre leurs bêtes non vaccinées afin qu'ils puissent les vendre sous forme de viande fraîche. La campagne de vaccination contre la rage et la fièvre aphteuse pour les bovins, ainsi que la clavelée chez les ovins a démarré à Guelma le 1er avril, et se poursuivra jusqu'au 30 juin prochain. Comme chaque année, elle est assurée par les praticiens vétérinaires du secteur privé. Les vaccinations sont gratuites pour les éleveurs ; elles sont prises en charge par le fonds zoo-sanitaire de l'Etat. Mais à chaque campagne, l'élevage extensif pose moult problèmes.La situation sanitaire au niveau de la wilaya de Guelma est quelque peu préoccupante, mais risque d'être alarmante si certaines dispositions fermes ne sont pas prises en matière d'identification (boucles) du cheptel ovin et bovin par les éleveurs. D'autre part, la pratique de l'élevage extensif qui, faudrait-il le souligner, consistant à laisser paître les animaux dans la nature, fait qu'avec le temps, ces derniers deviennent sauvages. Cette situation ne fait que compliquer le travail des vétérinaires, déjà pénible, même en mode de stabulation. Dans ce contexte, nous nous sommes rapprochés de l'inspecteur vétérinaire de la wilaya de Guelma, qui déclarera ceci : « Au titre de la campagne 2007, ont été vaccinées contre la clavelée 409 491 têtes ovines. Concernant les bovins, nous avons piqué 53 657 têtes contre la rage, et autant contre la fièvre aphteuse sur un effectif global de 72 000 têtes. Cette opération a été assurée suite à l'adhésion de 56 docteurs vétérinaires, dûment mandatés par la direction des services agricoles de la wilaya ». Et d'ajouter : « Pour ce qui est de la campagne 2008, nos prévisions doivent atteindre un matelas sanitaire optimal, c'est-à-dire, vacciner 75 à 80% du cheptel existant. Pour ce faire nous tablons sur une disponibilité de 450 000 doses de vaccin pour la clavelée destinées aux ovins, transhumants inclus. Ceci en plus de 60 000 doses de vaccin contre la fièvre aphteuse, et autant contre la rage pour les bovins ». Concernant la vaccination du cheptel bovin errant entre monts et montagnes de la région de Guelma, telle la Mahouna (Guelma) et Beni Salah (Bouchegouf), la chose est plutôt ardue, à en croire le témoignage d'un praticien de Bouchegouf, attaqué par une vache sauvage défendant son petit. La « contention » ( immobilisation) des animaux, même en présence de leurs propriétaires, dans ce cas étant pratiquement impossible, ils ne sont purement et simplement pas vaccinés avec toutes les retombées sanitaires que cela suppose entraîner. L'insolite dans cette histoire est que les éleveurs ont recours aux fusils pour abattre leurs bêtes, nous dit-on, pour qu'ils puissent les vendre sous forme de viande fraîche. On aura tout vu ! Lutter contre la rage Nous noterons enfin qu'en général, 70 à 80 % du cheptel est vacciné lors des ces campagnes.Cependant, il est difficile pour le service vétérinaire de donner un nombre exact du troupeau existant, bovin et ovin, à travers la wilaya de Guelma, incluant les bêtes transhumantes. Dans un tout autre volet, les battues sont un autre moyen de lutte contre la rage. A titre informatif, durant le premier trimestre de l'année 2008, 5 cas de rage bovine ont été consignés par les services de l'inspection vétérinaire de la wilaya de Guelma, dont un avéré récemment dans la commune de Bendjerrah. Un cas de rage canine a été constaté dans la commune de Aïn Larbi. Deux battues ont été organisées dans le but d'éliminer quelques canidés, vecteurs de la maladie. Entre le 28 février et le 18 mars 2008, 47 chiens errants ont été éliminés dans la commune de Aïn Larbi. Récemment, 45 autres canidés et félins ont été abattus dans la commune de Bouhachana. En somme, deux communes sur les 34 que compte la wilaya de Guelma ont diligenté une battue ; c'est peu.