Le palais de la culture Malek Haddad a abrité, jeudi dernier, la 6e journée internationale de psychiatrie de Constantine. Une manifestation à mettre à l'initiative de l'association des psychiatres de la wilaya, et qui a retenu pour thème, cette année, les troubles bipolaires. Cette journée, érigée désormais en tradition, a drainé un nombre appréciable de médecins de la région de l'Est, toutes spécialités confondues, notamment des médecins généralistes, qui ont montré un vif intérêt pour le thème, surtout que cet événement scientifique a vu la participation de psychiatres d'outre-mer, en l'occurrence le Pr Darcourt et le Dr Jover de l'hôpital St-Roch de Nice ainsi que le Dr Maurel de l'hôpital Ste-Marguerite de Marseille. Pour sa part, le Pr Merdji, président de l'association des psychiatres de Constantine, (ASPC), définira les troubles bipolaires comme étant « une maladie chronique cyclique et périodique, où le patient alterne entre un état de guérison et de rechute. Bipolaires étant une appellation pour résumer les deux états du patient, avec un pôle dépressif où le sujet est constamment triste, parle peu et a une activité physique réduite, à l'opposé du pôle maniaque où le sujet présente une grande agitation et une humeur démesurée pouvant aller jusqu'à un état euphorique ». Il précisera aussi que le thème choisi permettra aux praticiens de mieux cerner une pathologie jusque-là méconnue où mal comprise car, selon lui, « la présence de conférenciers étrangers permettra d'avoir une idée plus précise sur les avancées faites dans les domaines clinique et thérapeutique, car il faut dire que les choses bougent depuis quelques années après avoir trop longtemps stagné. Aujourd'hui nous disposons de différentes thérapeutiques et nous avons bon espoir que l'avancée de la recherche mettra, dans un futur proche, à notre disposition de meilleurs moyens de prise en charge ». Interrogé sur l'absence de données algériennes quant à cette pathologie, dont la prévalence est estimée mondialement entre 3 à 7%, ce qui est un chiffre important si l'on sait que celle du diabète, au niveau mondial est estimée à 3%, le président de l'ASPC reconnaîtra cette carence, tout en affirmant qu'il existe quelques statistiques, qui demeurent non fiables en l'absence de travaux menés dans ce sens. Cependant, il estimera que « l'urgence est de permettre aux praticiens de diagnostiquer la pathologie, et les aider à mieux la cerner, la différencier et surtout la prendre en charge. Le taux de suicides liés aux troubles bipolaires est très important, d'où l'urgence de mieux comprendre cette maladie par un perfectionnement de la formation des praticiens, surtout les médecins généralistes qui jouent un rôle très important dans le dépistage des troubles bipolaires ». Enfin, on notera que le taux de suicides liés aux troubles bipolaires est estimé à 20 %, ce qui représente une proportion extrêmement élevée, et surtout non négligeable.