Près de 50 000 m3 de déchets inertes, constitués essentiellement des résidus enlevés sur la couche superficielle des lieux, où s'était produite la catastrophe du GNL en 2004, ont été enlevés et rejetés près de la plage Ben M'hidi à l'est de Skikda. L'information, colportée d'abord par les riverains qui craignaient que la présence de ces déchets sur une aire connue pour abriter une nappe phréatique assez importante, a vite fait le tour de la ville pour inquiéter par la suite les responsables directs. Une commission mixte a été constituée et s'est déplacée sur les lieux pour constater que des déchets gisaient effectivement sur une grande surface à quelques dizaines de mètres seulement de la station de dessalement. Une partie a même été couverte de sable afin de minimiser l'impact de l'infraction. Renseignement pris, il s'avère que ces déchets n'auraient jamais dû être déposés dans ces lieux et devaient être orientés vers la décharge contrôlée de Bouabbaz. Un cadre de la direction de l'environnement dira à ce sujet : « C'est un non-respect caractérisé de la procédure relative à la gestion de ce genre de déchets et une atteinte à l'esprit même de la loi relative à l'environnement. L'entreprise Inerga en charge, au profit de l'entreprise américaine KBR, des opérations de déblayage du site ayant connu le sinistre de 2004, disposait d'une autorisation de mise en décharge où il est stipulé que ces déchets devaient être transportés vers le centre d'enfouissement des déchets inertes de Bouabbaz. Or, Inerga, suite à une panne des outils d'enfouissement du centre de Bouabbaz, a contacté l'APC de Skikda pour demander une autorisation pour rejeter ces déchets à Ben M'hidi. » Le directeur de l'environnement, tout en affirmant que ces déchets ont fait au préalable une analyse de toxicité qui s'est montrée négative, tiendra à insister sur le fait que le seul organisme habilité à délivrer des autorisations de rejet des déchets issus du pôle hydrocarbures reste la direction de l'environnement. « Il n'y a aucune crainte à avoir au sujet d'une prétendue pollution, même si nos services et ceux de l'hydraulique ont tenu à reprendre les analyses des déchets rejetés à Ben M'hidi. » Il révélera par ailleurs que l'entreprise Inerga et le constructeur américain KBR ont fait l'objet d'une mise en demeure. « Nous tenons à avertir que nous n'hésiterons pas à appliquer la loi dans toute sa rigueur au sujet de tout transport et mise en décharge des déchets spécifiques », conclura le directeur de l'environnement. Sous toute réserve et dans l'attente des résultats des analyses complémentaires, les déchets gisant encore à Ben M'hidi devraient être transférés vers la décharge de Bouabbaz.