Les déchets constitués essentiellement de gravats provenant de la plateforme pétrochimique et rejetés près de la plage Ben M'hidi à Skikda ne sont nullement toxiques et ne présentent aucun danger ni pour les eaux souterraines, encore moins pour le milieu marin limitrophe. » Skikda. De notre bureau Tel est en résumé le résultat des analyses finales faites au lendemain de la découverte de plusieurs milliers de tonnes de déchets inertes que RS, une entreprise de sous-traitance, avait rejetées à Ben M'hidi au lieu de les orienter vers la décharge spécialisée de Bouabbaz. On s'attend, par ailleurs, à ce que les habitants de Ben M'hidi puissent de nouveau utiliser leurs puits pour les besoins de la consommation après une coupure volontaire qui aura duré plusieurs jours. Cette fin heureuse, en somme, n'a pas pour autant empêché de remettre le sujet à l'ordre du jour. La direction de l'environnement, qui n'a pas tardé à sévir, aura accompli sa mission dans le cadre des lois régissant l'environnement et évité à temps que le laisser-aller, « consolidé » quelque part par l'APC de Skikda ne vienne s'amplifier. Cette histoire aurait pu connaître des retombées beaucoup plus graves si les associations de Ben M'hidi et la direction de l'environnement n'avaient pas réagi à temps, car bien au départ déjà, il y avait comme une volonté du sous-traitant RS et du délégué communal de Ben M'hidi de ne prendre en considération ni les directives fermes d'Inerga à propos de la question environnementale, ni celle mentionnée dans l'autorisation provisoire et conditionnelle signée par le maire de Skikda. M. Madi, DG des travaux à Inerga, dira : « On n'a pas été informés de cette situation, car, pour nous, notre sous-traitant se devait de respecter les engagements qui nous lient à la direction de l'environnement à travers une convention signée et des clauses environnementales du contrat avec KBR. Il faut savoir que la flotte devant mettre en décharge des gravats est constituée de plusieurs dizaines de camions que se partagent trois opérateurs, nous en plus de deux autres sous-traitants. » Il sera relayé par M. Boudjoudi, assistant du PDG, qui précisera : « Inerga est une entreprise trop respectueuse de l'environnement pour permettre une quelconque atteinte à la nature. Autre chose encore, les remblais dont nous sommes en charge de transférer vers Bouabbaz ne proviennent pas des lieux où s'était produite l'explosion du GNL, mais des zones limitrophes. En plus, nous avons été destinataire d'un ensemble de correspondances émanant de notre sous-traitant dans lesquelles il était clairement mentionné que l'opération de transfert des déchets vers Ben M'hidi se ferait en toute conformité. » Pour l'APC, sa responsabilité reste intacte, même si l'autorisation signée en date du 1er mars exige clairement de RS de disposer au préalable d'une autorisation de la direction de l'environnement. Chose qui n'a jamais été faite sans pour autant emmener le délégué communal de Ben M'hidi de réagir et de suspendre la mise en décharge. Pourquoi RS n'a pas jugé utile de demander l'aval de la direction de l'environnement ? Pourquoi le délégué communal a-t-il laissé faire ? L'avenir apportera la réponse même si ces gravats vont finalement servir à obstruer une grande brèche qui nuit au paysage féerique de la plus belle station balnéaire de Skikda.