Hier, au cours du prêche de vendredi, certains imams des mosquées de la commune de Mamounia, à 2 km du chef-lieu de la wilaya de Mascara, ont appelé les fidèles à poursuivre au nom de « la société civile » le correspondant du quotidien arabophone Ennahar Al Djadid, Bouazza Aïssa, devant les instances judiciaires pour avoir publié un article sur la naissance « éventuelle » d'une association de chrétiens. L'imam de la mosquée El Hassanaïne de la cité Aïn Kahla a tiré à boulets rouges sur les journalistes, sans exception, en les qualifiant de non-nationalistes. En effet, en réagissant aux informations portées par notre confrère dans son article, l'imam a clairement annoncé à partir de son minbar la constitution d'une commission composée des élus de l'APC, des imams, des représentants de la société civile pour, le cas échéant, poursuivre le journaliste en question devant la justice. « Pour quel délit de presse le journaliste d'Annahar Al Djadid serait poursuivi en justice ? », se demande la corporation journalistique. De son côté, le maire de Mamounia, d'obédience FLN, a confirmé la tenue aujourd'hui au niveau du siège de l'APC d'une réunion « extraordinaire » en présence des différents représentants de la société civile pour mettre au point les modalités de cette action en justice contre notre confrère. Notons que c'est la énième fois que cet imam « s'illustre » par ses sorties et ses diatribes contre la corporation journalistique qu'il ne porte pas probablement dans son cœur. La tenue aujourd'hui de la réunion « extraordinaire » des élus, des imams et de ceux nommés « la société civile » au sein du siège de l'APC de Mamounia a mis les journalistes locaux de Mascara sous le choc et la peur puisqu'une fetwa a été tout simplement lancée contre eux.