La sécheresse fait des ravages et tend à paupériser les populations qui vivent dans les régions agricoles. L'Algérie n'est pas seule dans ce cas de figure, tout le pourtour méditerranéen ressent les caprices de la nature et s'échine à trouver des parades aux changements climatiques. Le projet dit Système maghrébin d'alerte à la sécheresse (SMAS) répond au double objectif qui consiste à définir les indicateurs « prédisant » la survenue future de la sécheresse et ainsi établir une gestion agricole adaptée. Trois pays, l'Algérie, le Maroc et la tunisie, sont partie prenante pour la réalisation de ce projet dont le financement sera assuré par la Commission européenne à hauteur de 65%. En réunion à l'hôtel Mouflon d'or depuis hier et jusqu'au 14 mai, les participants des trois pays du Maghreb avec le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, la direction générale des forêts, en collaboration avec l'observatoire du Sahara et du Sahel réfléchissent à la mise en place d'un dispositif de prévention de la dégradation environnementale, causée par la sécheresse. « L'idée maîtresse du projet vit le jour lorsque le secrétariat général de l'Union du Maghreb arabe a demandé à l'OSS d'effectuer une étude sur la prise en compte de la sécheresse dans les programmes d'action nationaux de lutte contre la désertification du Maroc, de la Tunisie et de l'Algérie », introduit le directeur de la direction générale des forêts, Titah Abdelmalek. En effet, les trois pays profitent du même type de climat, disposent d'une faune et d'une flore apparentée et souffrent des mêmes aléas climatiques. « La lutte contre la sécheresse et la protection de l'environnement n'a de sens que si l'action est réfléchie et concertée. Une union d'efforts et de moyens a un plus grand impact que des actions isolées », explique Mourad Briki, coordinateur du projet SMAS. C'est l'OSS qui a proposé aux trois pays de créer un « système d'alerte à la sécheresse » en se basant sur les acquis d'un projet intitulé « Suivi de la désertification dans les pays de la rive sud de la Méditerranée ». Ce projet avait d'ailleurs débouché sur la production d'indicateurs fiables de suivi de la désertification au niveau des trois pays. Le projet SMAS qui a débuté en mars 2006 grâce à l'approbation de la Commission européenne pour le financement est aidé dans sa mission par différents partenaires. Ainsi, l'agence spatiale algérienne, le centre royal de la télédétection spatial au Maroc et le centre national de télédétection en Tunisie informent et participent au projet de Système d'alerte à la sécheresse. De la même manière, les services de météorologie, les services forestiers et agricoles des trois pays apportent un soutien financier à la mise en œuvre du projet et justifient d'une expérience dans le domaine. « Il faut agir de façon à stopper le fléau de la sécheresse qui constitue un frein important au développement de nos pays », précise M. Titah.