Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale a présenté, dans une réunion tenue mercredi dernier au siège de son ministère, en présence des associations patronales et estudiantines ainsi que la centrale syndicale, sa stratégie de lutte contre le chômage. La tâche ne semble pas aisée dans la mesure où chaque année plus de 120 000 diplômés arrivent sur le marché du travail. L'Agence nationale de l'emploi (Anem) enregistre déjà quelque 887 000 personnes dans sa liste de demandeurs d'emploi. Pour booster le marché de l'emploi, le ministre du Travail compte stimuler les entreprises à travers des aides financières pour chaque recrutement ainsi que des mesures fiscales et parafiscales. Objectif : créer pas moins de 400 000 postes d'emploi par an. Le ministre du Travail espère que la mise en œuvre de ce plan contribue à faire baisser le taux de chômage à moins de 10% à l'horizon 2009-2010 et moins de 9% en 2013. Les efforts seront axés sur les entreprises économiques, publiques et privées, car, de l'avis de Tayeb Louh, la Fonction publique n'est pas en mesure de générer des emplois. Sa stratégie, qui devra être appliquée à partir du 1er juin prochain, consiste dans une aide financière de 12 000 DA à chaque recrutement d'un jeune diplômé percevant un salaire qui oscille entre 25 000 et 30 000 DA. Le contrat d'insertion des diplômés prévoit que le soutien budgétaire diminuera au fur et à mesure de l'insertion professionnelle. Il sera ainsi de 10 000 DA à la 2e année de travail et de 8000 DA à la 3e année qui suit le recrutement. Les personnes n'ayant pas fini leur cursus scolaire bénéficieront, quant à elles, d'un appui de l'Etat de l'ordre de 10 000 DA durant la première année et 8000 DA durant la 2e année suivant le recrutement. Les jeunes diplômés pourront en outre profiter d'une formation d'une durée maximale de six mois financée par l'Etat à hauteur de 60% dans le cas où l'employeur s'engagerait à recruter le bénéficiaire pour au moins une année. Selon le ministre du Travail, le plus gros problème n'est pas dans le manque de postes d'emploi, mais dans l'absence de qualifications. Pour pallier les insuffisances, le ministère du Travail a prévu des primes d'encouragement de 3000 DA pour les jeunes qui s'inscrivent dans les filières qui connaissent un déficit dans le marché de l'emploi. Les chômeurs n'ayant aucune qualification pourront, grâce à ce plan, bénéficier de la formation professionnelle. Ils pourront ainsi prétendre à une bourse mensuelle de 4000 DA lorsqu'ils sont placés en stage de formation auprès des maîtres-artisans et de 3000 DA lorsqu'ils font leur stage dans une entreprise. Ce plan est accompagné de mesures incitatives pour les patrons, à l'exemple des réductions sur les charges de sécurité sociale à hauteur de 20%. « La nouvelle politique de promotion d'emploi se propose de développer l'esprit d'entrepreunariat à l'effet de promouvoir les investissements productifs créateurs de richesses et d'emplois », a déclaré Tayeb Louh, ajoutant qu'il est « nécessaire, pour la réussite de ce plan, que les mentalités évoluent ». « La politique de l'assistanat est révolue. L'Etat ne fait rien sans contrepartie », a-t-il assené. Le premier responsable de la Confédération algérienne du patronat, Boualem Merrakech, a accueilli favorablement cette initiative. « Il n'y a pas de fatalité, ce dispositif est garant de l'avenir », a-t-il déclaré. Les promoteurs de l'Ansej, présents dans la salle, ont montré des appréhensions quant aux lenteurs administratives qui risqueraient de contrarier cette stratégie. Par ailleurs, le ministre du Travail a annoncé que le premier rapport de la mise en œuvre du pacte économique et social sera finalisé avant fin 2008. Il devra porter sur l'état d'avancement des engagements pris dans ce pacte.