L'Etablissement public de la santé de proximité (EPSP) de Tazmalt a célébré avec un léger retard, le 7 mai dernier, la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, en organisant une conférence de sensibilisation à l'intention des travailleurs dans la salle de réunions de l'ancien hôpital d'Akbou sous le thème « Ma vie, mon travail, ma sécurité ». Plusieurs communications relatives à la prévention des accidents de travail et des maladies professionnelles, à leur prise en charge médico-légale et aux moyens de protection du travailleur ont été présentées par des spécialistes de la médecine de travail à une assistance relevant majoritairement du personnel médical et paramédical de l'ex-secteur sanitaire d'Akbou. Dr Meziane, chef de service de la médecine de travail au sein de l'EPSP de Tazmalt, n'a pas manqué d'énumérer les risques à l'origine des accidents de travail. Ils sont dus, selon l'oratrice, à la défaillance du travailleur lui-même suite à la fatigue, à l'inattention ou à la défaillance de l'outil qu'il manipule. Les risques à l'origine des maladies professionnelles, apprend-on aussi, sont pour certains d'ordre chimique (poussières, gaz et vapeurs toxiques), physique (bruits, vibrations, rayonnements ionisants), biologique (agents infectieux) et pour d'autres liés au non-respect des règles d'hygiène ou à la susceptibilité individuelle. A la question de savoir si un travailleur a le droit de refuser un travail s'il n'est pas doté des équipements de protection adéquats, Dr Meziane nous répondra autrement en affirmant : « L'employeur est tenu par l'obligation d'offrir les moyens de protection à son employé. Nous le conseillons dans ce sens lors de nos visites en relevant les différentes anomalies à signaler. Si une enquête ouverte suite à un accident de travail conclut à sa responsabilité avérée, il assumera les conséquences. » La prévention de ces risques s'impose donc et doit être conçue, selon les recommandations des intervenants, à différents niveaux du poste de travail en agissant sur la source de nuisance, en surveillant cliniquement les salariés, en créant une bonne ambiance de travail, en sensibilisant et en dotant le travailleur de moyens de protection (casque, gants, combinaisons, chaussures à coquille en acier, lunettes, masque à gaz…). « La mise en place d'une commission d'hygiène et desécurité pour prévenir les accidents de travail, d'une infirmerie pour prodiguer les premiers secours ainsi que d'une ambulance pour évacuer promptement le blessé sont, par ailleurs, des conditions imposées aux entreprises », ajoutera notre interlocutrice. Si la prévention des risques professionnels est sans doute l'affaire de tous (médecin du travail, ergonome, chargé de l'hygiène et sécurité, chef d'entreprise), la réalité du terrain est généralement, pour le moment, loin d'être en faveur du travailleur de base. Il suffit de jeter un coup d'œil du côté des ouvriers des collectivités locales pour s'en rendre compte.
