Dans la wilaya, 20 000 à 30 000 personnes seraient affectées par le diabète sucré. Les spécialistes préconisent le dépistage précoce de la maladie pour éviter les complications. Vu l'ampleur de sa fréquence et la gravité de ses complications, le diabète sucré devient un grand problème de santé publique en Algérie. De ce fait, une formation continue du personnel de la santé s'avère indispensable pour une meilleure prise en charge de cette maladie chronique. C'est dans cet ordre d'idées que l'association des diabétiques de la wilaya de Tizi Ouzou a organisé le mercredi 14-05-2008 au CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou une journée de formation médicale au profit des médecins qui assurent le traitement et le suivi des malades atteints de cette affection aux lourdes conséquences. Au cours de cette rencontre parrainée par les laboratoires Sanofi Aventis, les différents intervenants estiment que le dépistage précoce, le traitement correct, l'éducation et la discipline du malade ainsi que le suivi régulier sont les éléments essentiels pour prévenir les complications redoutables de cette maladie métabolique. L'Algérie compte environ 1 million de diabétiques connus, soit 2,5 % de la population générale. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, 20 000 à 30 000 habitants seraient affectés par le diabète sucré. Selon Dr Tribiche, épidémiologiste, une étude récente a toutefois montré que la proportion des diabétiques non dépistés est largement supérieure à celle des diabétiques connus et traités. Compte tenu des cas non dépistés, le nombre réel des diabétiques dans notre pays s'élèverait à 2 ou 3 millions de personnes, d'où l'intérêt du dépistage qui permettra une prise en charge précoce de la maladie et donc d'éviter son évolution vers des complications graves et irréversibles. En effet, plus le diabète est précocement traité, plus rare est la survenue des complications. Certains communicants ont précisé que le dépistage du diabète est recommandé chez toute personne d'âge supérieur à 45 ans mais bien avant si le sujet présente des facteurs de risque (hérédité, obésité, hypertension artérielle, sédentarité, tabagisme, etc.). Faute d'un dépistage systématique, le diagnostic du diabète se fait le plus souvent au stade des complications après une évolution de plusieurs années de la maladie. Un certain nombre de communications portant justement sur ces complications ont été d'ailleurs présentées par des spécialistes qui ont conclu que la prévention restera le meilleur moyen pour lutter contre le diabète et ses complications invalidantes voire mortelles. Aussi, la lutte contre l'obésité, l'hypertension artérielle, la sédentarité, le tabagisme, etc. contribue grandement à la réduction de l'incidence de cette pathologie. Ainsi, la perte de poids et l'activité physique permettent de réduire de 60 % le risque de développer un diabète mais aussi de prévenir ses multiples complications (infarctus du myocarde, hypertension artérielle, insuffisance rénale, infections, cécité, amputation…). D'autre part, les participants n'ont pas omis de souligner l'indisponibilité de certains médicaments (glucagon…) et matériaux nécessaires à la prise en charge des diabétiques. Ainsi, la pompe à insuline n'existe pas en Algérie pourtant d'un grand apport pour la prise en charge du diabète de l'enfant surtout chez le nourrisson. Aussi, les enfants malades scolarisés ne sont munis d'une trousse de diabétique car indisponible sur le marché algérien. Ils ont déploré par ailleurs le manque de psychologues dans les structures de santé, un personnel indispensable pour aider l'enfant diabétique à accepter sa maladie. Au terme de cette journée de formation, des cadeaux ont été attribués aux étudiants et médecins ayant bien réussi le quiz proposé à l'occasion par l'association organisatrice.