Après son retrait, qui aura duré six ans, le corps de la Gendarmerie nationale compte renforcer davantage sa présence en Kabylie. Le colonel Benazouz, commandant du groupement de Tizi Ouzou, a indiqué, hier lors des portes ouvertes organisées à Draâ Ben Khedda, que le retour de la gendarmerie en Kabylie atteindra, dans peu de temps, sa dernière étape, d'autant plus que, dit-il, plusieurs contraintes concernant l'implantation de nouvelles brigades ont été levées. Un plan de redéploiement a été mis en branle. Quarante-sept nouvelles brigades seront construites dans différentes localités afin de parvenir à couvrir tout le territoire de la wilaya. Autrement dit, l'objectif à long terme est d'arriver à atteindre la moyenne d'une brigade par commune. Le même responsable a précisé aussi que d'ici à la fin 2008, au moins une dizaine de brigades seront ouvertes dans la wilaya de Tizi Ouzou pour renforcer les 20 fonctionnelles depuis l'opération de délocalisation de ce corps de sécurité en 2002 durant les événements de Kabylie. « Nous avons atteint la dernière étape du processus de redéploiement de nos unités dans la région. Les contraintes liées aux problèmes des assiettes foncières ont été carrément levées. Le cap est, désormais, mis sur l'entame des travaux de réalisation de ces nouvelles infrastructures. L'étude technique de ces projets et le choix du terrain ont été faits dans l'optique de réaliser ces infrastructures dans les meilleurs délais, notamment pour les 14 brigades dont la mise en service est prévue pour l'année prochaine. Mais les prévisions du commandement de la Gendarmerie nationale ne s'arrêtent pas là puisque l'objectif recherché est de couvrir la totalité du territoire de la wilaya », nous a révélé le colonel Benazouz qui estime, en effet, qu'à partir de 2009, le taux de couverture de la région en matière de présence des unités de la gendarmerie atteindra les 60%. En somme, le plan de redéploiement de ce corps de sécurité prévoit également la remise en l'état des brigades délocalisées au lendemain des événements du printemps noir. Il s'agit, entre autres, de celles de Beni Douala, Azazga, Makouda et Tizi Rached, d'ici le mois de juillet. En attendant, la Kabylie retrouve peu à peu ses gendarmes, notamment dans des barrages mixtes. Ce retour progressif de la Gendarmerie à Tizi Ouzou a été déjà annoncé plusieurs fois par le wali, Hocine Mazouz, qui a mis l'accent sur la nécessité du redéploiement de ce corps de sécurité. « Les gendarmes doivent réinvestir le terrain. Il est temps car il s'agit de la sécurité du citoyen », a-t-il déclaré, mettant en relief la situation d'insécurité qui a gagné du terrain ces dernières années, dans la région, ce qui a laissé, a-t-il dit, le champ libre au terrorisme et au banditisme. Le retour de la gendarmerie sera-t-il accepté par le mouvement des archs qui, il y a quelques années, exigeaient le départ « immédiat » et « inconditionnel » des hommes en vert. Un autre responsable du groupement de Tizi Ouzou avait affirmé, pour rappel, récemment au cours d'un point de presse, que la question n'est plus un obstacle puisque, avait-il soutenu, « plusieurs comités de villages ont demandé le redéploiement de la gendarmerie, surtout avec la prolifération de la criminalité qui a pris des proportions inquiétantes. Il n'y a, avait-il souligné, aucun problème avec la population ».