Le torchon brûle entre le syndicat des postiers et la direction d'Algérie Poste. Les deux parties campent sur leurs positions et s'échangent des accusations. S'estimant méprisés par la directrice générale d'Algérie Poste, les syndicalistes de l'entreprise ont préféré passer à l'action en organisant hier un débrayage d'une journée au niveau des bureaux de poste de la capitale. Une action considérée par la directrice de l'entreprise, Ghania Houadria, comme « une prise d'otage » et non pas un débrayage. En effet, les bureaux de poste d'Alger ont connu une journée mouvementée. Pour faire valoir leurs revendications socioprofessionnelles, comme l'explique Bachir, responsable du syndicat de la poste du 1er Mai, les travailleurs ont organisé une action de protestation. « L'action a duré jusqu'à 15h. Ce n'est pas une grève, mais un débrayage d'une journée », affirme notre interlocuteur. En plus des questions socioprofessionnelles, les syndicalistes dénoncent « l'installation par la direction générale de 4 nouveaux receveurs ramenés de l'extérieur ». « Notre plateforme de revendications est composée de 10 points », ajoute le syndicaliste. Pour M. Medjoubi, un autre membre du syndicat, l'affaire des nouveaux receveurs « n'est que la goutte qui a fait déborder le vase ». « A l'origine de cette révolte, il y a surtout le non-versement du rappel de 2003 et le mépris affiché par la directrice à l'égard des travailleurs et du syndicat », déclare-t-il. Contactée par nos soins, la directrice générale d'Algérie Poste rejette en bloc les accusations des syndicalistes. « Le personnel d'Algérie Poste n'a jamais exprimé quoi que ce soit. Ce qu'ont fait aujourd'hui ces gens-là n'est pas un débrayage, mais une prise d'otage des travailleurs et des clients. Le débrayage ne se fait pas sans préavis et en fermant des bureaux de poste. Ces syndicalistes, dont certains sont des repris de justice, ont obligé les travailleurs à débrayer », précise-t-elle. Menaçant d'appliquer « les dispositions légales » contre ceux qui étaient à l'origine de cette action, Ghania Houadria considère ce débrayage « comme un acte de sabotage ». Revenant sur la question de l'installation des nouveaux receveurs, l'oratrice dira que cela s'inscrit dans le cadre d'un programme lancé depuis plus d'une année. « Nous avons procédé à un recollement de candidatures interne et externe. Nous avons formé plus de 90 receveurs sur une durée de 8 mois. Ces receveurs nous les avons installés dans des bureaux vacants. Nous n'avons mis à l'écart personne et nous n'avons lésé aucun agent », assure-t-elle.