A l'intérieur de la maison de rééducation d'Adrar, un centre d'examen a été ouvert pour les candidats en détention. Dimanche 8 juin. C'est la 2ème journée des épreuves du bac. Dans une salle d'environ 80 m, avec une bonne température de l'air ambiant en ce mois de chaleur, on a pu voir 7 candidats, dont l'âge pourrait être compris entre 22 et 35 ans. Ils ne portaient aucun signe distinctif de prisonnier, ils étaient habillés comme tout le monde, ils ont été certainement dispensés, en cette circonstance, du port de leurs combinaisons de détention. Penchés sur leurs copies, ils traitaient sereinement leurs sujets sous l'œil vigilent et attentif des 5 surveillants et d'un observateur, sous la coupe de M. A. Châalal en qualité de chef de centre. Ce dernier nous dira : « On a été finalement tous très heureux d'êtres désignés pour ce centre. Car une fois en contact avec ces personnes, nous avons eu le sentiment de participer à une action plus importante et plus noble que la mission de surveillance banale ! » En ce qui concerne ces prisonniers et leurs conditions d'études, M. Nasrredine Hella, directeur de cet établissement, nous répondra : « ces détenus ont une immense volonté d'apprendre. Tous les moyens humains et didactiques que nous possédons, nécessaires à la préparation du Bac ont été mis à leur disposition. Ils avaient accès aux salles de cours et à la bibliothèque et même aux soutiens de détenus universitaires… Ils sont très disciplinés, on ressent chez eux une certaine rage de réussir… On remarque aussi qu'ils sont plus motivés que leurs camarades en incarcération et même des candidats en liberté. Ils sont aussi plus conscients que le succès jouera un rôle décisif dans leur avenir respectif, notamment dans le processus de leur réinsertion après qu'ils aient traversé cette phase critique. » « Bonnes conditions » Pour les conditions d'examens, il continuera : « elles sont excellentes, ces candidats ont été auparavant suivis et mis en confiance par leurs psychologues, ils bénéficient d'un traitement de faveur encourageant. Vous remarquez bien qu'ils composent à l'aise. » Cette année, ils sont au total 11 candidats à passer le Bac en prison. En allant dans le sens de la politique de la réforme au sein de l'administration pénitentiaire, cette dernière a autorisé ces candidats à subir leurs épreuves du Bac à Ghardaïa où ils étaient préalablement inscrits. Par ailleurs, 2 autres détenus ont composé, dans la filière de littérature et philosophie, en dehors du périmètre pénitentiaire, avec les candidats libres. Pour rappel, 11 détenus d'Adrar se sont présentés au Bac de 2007, parmi eux un seul a été admis avec une mention passable.