Profitant des cérémonies de la commémoration des manifestations du 11 Décembre 1960, environ 200 citoyens - hommes, femmes et enfants - ont observé un sit-in devant le siège de la daïra, et un autre groupe s'est rassemblé devant le siège de l'APC d'Arzew, suite à l'affichage des listes des bénéficiaires des logements. En effet, depuis quelques jours déjà, l'inquiétude et le désarroi étaient perceptibles chez de nombreux demandeurs de logements. Une vingtaine de personnes se sont déjà manifestées, jeudi dernier, mais sans débordement. Ceci étant dit, la liste des 168 logements publiée par voie de presse ne pouvait pas juguler la forte demande. Plus de 4 100 demandes ont été traitées par la commission de daïra pour un quota initial de 182 unités. Une vingtaine de logements ont été réquisitionnés, depuis plusieurs mois, pour le relogement des familles occupant des assiettes de terrains retenues pour la réalisation de projets d'utilité publique, tels que la station des transports urbains, la salle omnisports et le futur jardin public. Il est utile de rappeler, dans ce contexte, que de nombreuses familles - plus d'une centaine - occupent, depuis des années, des caves au niveau de la cité des 1 500 logements, d'autres occupent l'ancienne caserne désaffectée des pompiers en plein centre-ville et une vingtaine de familles occupent l'ancienne crèche de la Sonatrach au quartier populaire dit « village Carteau ». Mme Brahimi Nacéra, chef de daïra, s'est attelée, durant toute la matinée, à recevoir les protestataires par groupes pour leur expliquer les démarches de recours à introduire auprès de la commission de wilaya, mais aussi le désarroi de l'administration locale à solutionner un problème dont la demande dépasse, et de très loin, l'offre. Durant toute la matinée, devant un impressionnant service de sécurité encadrant le siège de la daïra, chacun des citoyens « lésés ou omis dans la liste des bénéficiaires » y va de son histoire personnelle, de sa détresse familiale et de sa mal-vie. L'on saura qu'en début d'après-midi, une délégation de citoyens s'est rendue à Oran pour, croit-on savoir, être reçue par le wali.