Hier, ont été closes les 3èmes journées du théâtre « prometteur » sur un palmarès des plus justes, au regard des qualités respectives des spectacles présentés par les troupes en compétition. Ainsi, Forsane Erokeh, d'Adrar, qui a présenté son spectacle au dernier jour, à l'instar de l'association Echourrouk, de Mascara, a remporté le grand prix avec « Sarkhet fanane », une adaptation de « le chant du cygne », de Tchekov, par l'auteur attitré de la troupe, en l'occurrence Moumeni Abdelmoumen. Le sacre était amplement mérité, d'autant que la transposition scénique du texte le plus monté par le théâtre algérien s'est traduite par une originale re-visitation. Les lascives et envoûtantes danses au parfum de magie, exécutées par Rouahi Abdelkader, y ont apporté cette part de mystère et de folie à la base de la création artistique. En ange de la vie et de la mort, ses sensuelles apparitions ont été un régal pour les yeux, injectant une troublante densité dramatique à la fable. Quant à Echourrouk, son « moussafir ellil », de Salah Abdessabour, a remporté le prix de la scénographie grâce à son ingénieux dispositif scénique. Le spectacle que nous avons vu à ses premières représentations, pour avoir été rodé depuis, a quelque peu perdu en gravité du fait des concessions consenties au public. Quand aux autres spectacles donnés, la troupe El afsa, de Tlemcen, a glané le prix de la mise en scène avec « Ghaba fi zaourk ». Le prix du jury, lui, a été décerné à la troupe El gouala, de Relizane, un jury qui a plutôt pris à rebours les festivaliers en accordant le prix de l'interprétation masculine, non pas à l'excellent Missoum Amine, mais à son partenaire Abdallah Nemiche, qui était, lui, distribué dans un rôle plus ingrat, dans « moi, l'autre », de la compagnie oranaise « Ibdae el Jazaïr ». Par contre, le jury a épousé les suffrages des festivaliers dans leur appréciation du talent de Naoual Benaïssa, distribuée dans « El lika el akhir », de Phoenix, la troupe universitaire de Sidi Bel Abbès. Le théâtre du Point, de Saïda, a été, quant à lui, gratifié du prix du meilleur texte, avec « Dik el colonel ».