Ben Khelil semble loin, tout en étant limitrophe de la wilaya d'Alger et de Tipaza, en ayant des frontières avec Douéra, Tessala El Merdja et Koléa. Créée suite au découpage administratif de 1984, elle recèle beaucoup de paradoxes et de contradictions. Ses habitants se disent victimes d'un découpage « déraisonnable », puisque leur commune est distante de 6 km de Boufarik, alors qu'elle fait partie de la daïra de Oued El Alleug, laquelle est à 12 km de Ben Khelil. Autre « bizarrerie », cette localité est composée de trois centres urbains « éparpillés » par-ci, par-là sans qu'ils soient liés par les moyens de transport. Il y a Ben Chaâbane, Ben Khelil et Ben Hamdane, et le citoyen habitant l'un de ces trois centres est obligé d'aller jusqu'à Boufarik pour pouvoir arriver à un autre centre appartenant toujours à la commune où il habite. Le siège de l'Apc n'est pas situé dans le chef-lieu de la commune mais à Ben Chaâbane, faute de foncier. Bref, Ben Khelil est à la recherche de ses repères et il nous est très difficile de la classer. Ni rurale ni citadine, elle n'offre aucune « âme » à ses visiteurs. Bourbiers en hiver et poussiéreux en été, ses quartiers dégagent une certaine « misère sociale et culturelle », un phénomène qui a été favorisé par les affres du terrorisme. Aujourd'hui, on essaye de gérer cette localité de 46 km2 telle qu'elle est avec ses « qualités » mais surtout avec ses « défauts », tout en essayant de répondre aux préoccupations de la population locale estimée à 30 000 habitants. Taybi Daoud, P/APC de Ben Khelil, nous fera savoir que cette commune qui avait bénéficié de 60 logements seulement depuis sa création aura prochainement son quota de logements sociaux ainsi que des logements destinés à la résorption de l'habitat précaire pour essayer de répondre à une partie des 2000 demandes recensées. Les problèmes et les doléances y sont tellement nombreux que les budgets annuels accordés à cette commune ne font pas grand-chose par rapport aux nombreux besoins exprimés par les citoyens. Côté agriculture, Ben Khelil compte 200 exploitations collectives (EAC) et 50 exploitations individuelles (EAI). Elle est connue pour l'élevage bovin et possède une superficie de 1195 ha dédiée aux agrumes, 3094 ha consacrés à différents fruits et 11 ha à la vigne. Elle nécessite un plan d'aménagement pour éviter les inondations en hiver surtout qu'elle est située au-dessous du niveau de la mer. Pour bénéficier des taxes et créer de l'emploi, le nouveau maire propose la création d'une petite zone d'activité consacrée à la transformation agroalimentaire comme la fabrication de confiture, puisque les arbres fruitiers sont omniprésents à Ben Khelil. Ses habitants espèrent que le nouveau découpage administratif qui sera annoncé prochainement par le président de la République prendra en compte leur commune et « rectifiera » les aberrations de l'ancien découpage de 1984.