L'actuelle saison estivale se présente avec l'objectif de faire oublier la performance mitigée de l'été 2007 où l'on a compté 5 millions de baigneurs en moins qu'en 2005. Une sérieuse pente à remonter. Les responsables du secteur du tourisme sont confiants. « Selon les indices en notre possession, nous allons vers une meilleure fréquentation » estime le directeur de tourisme de la wilaya, M. Haddad. Les indices, se sont en fait les réservations dans les établissements hôteliers de la wilaya faites surtout par des émigrés. « Ce n'était pas le cas les années précédentes » note le directeur du tourisme. 69 établissements hôteliers offrent 3611 lits dans 1807 chambres sur le territoire de la wilaya. Pour l'hébergement des estivants, l'intérêt va essentiellement vers les 19 hôtels balnéaires basés pour la plupart sur la côte est, et offrant 1643 lits. Pour eux, la haute saison c'est en juillet et août. En 2006, ils ont réalisé un chiffre d'affaires de 400 millions de dinars. Cette saison, il s'agit donc de faire mieux. Cela dépend d'au moins trois éléments dont le premier peut être la qualité des prestations qui est soumise théoriquement à un cahier des charges. A ce propos, 10 hôtels ont été fermés pour cause de prestations de qualité « très médiocres » a annoncé le directeur du Tourisme lors de la dernière session de l'APW tenue les 22 et 23 juin derniers. « Si nous avions été plus rigoureux, on aurait pu ne garder que 10 hôtels » a-t-il précisé en expliquant le souci de sa direction de « chercher la moralisation de l'activité hôtelière ». Une opération de classement obligatoire des hôtels de 0 à 5 étoiles a été lancée par le ministère de tutelle. Le ministère du Tourisme, dont il est de ses compétences d'attribuer les 2 à 5 étoiles, n'a pas encore statué sur les dossiers de classement au niveau national dont ceux établis pour les hôtels de Béjaïa. En attendant, la relance de l'activité de ces derniers dépend d'un deuxième critère ; le coût d'un séjour touristique dont la cherté peut bien être derrière le reflux des estivants. La cherté fait fuir et à la direction du tourisme on en est convaincu. « La spéculation, autant dans la location, le transport, que dans le commerce des produits alimentaires, tue le tourisme. C'est le virus du tourisme » soutient M. Haddad qui ne considère pas importante, en revanche, l'augmentation de 15 à 25 % du prix d'une place dans une chambre d'hôtel. « Ce n'est pas plus cher que dans les autres villes du pays, le lit est à 2000 ou 3500 dinars par personne » estime-t-il.En 2007, les hôtels de la wilaya ont comptabilisé plus de 7110 nuitées passées par des étrangers. Cette année-là, ils étaient quelque 2580 étrangers, des émigrés pour l'essentiel, à venir à Béjaïa par avion et par bateau sur un total de prés de 72 000 entrées.En 2006, l'activité hôtelière a tourné mieux. Cette année, la fréquentation peut bien pâtir de la réduction annoncée des car-ferries. Et c'est là le troisième critère qui peut bien influer sur la réussite ou non de l'activité hôtelière. 50 établissements en chantier En attendant la classification des 69 hôtels opérationnels, le parc hôtelier dans la wilaya de Béjaïa devra passer à prés de 120 unités à moyen et long termes. Soit le temps de réceptionner un bon nombre d'hôtels qui sont en chantier sur le territoire de la wilaya. Des projets d'une cinquantaine d'infrastructures hôtelières sont lancés sur le terrain selon le premier responsable du secteur du tourisme dans la wilaya. Cependant, leur réception peut bien prendre du temps puisque beaucoup sont à l'arrêt pour diverses raisons notamment pour manque de financement.