Même si la région est à vocation touristique, celle-ci ne draine pas des touristes Jusqu'à ce jour, le “ tourisme ” dans la région de Béjaïa ne sort de sa léthargie qu'en période estivale. Les vacanciers venus des autres régions ne garderont en mémoire, en réalité, que l'image d'une région que Dame Nature a doté de paysages et sites des plus féeriques. Pourtant, n'est-ce pas la période propice pour faire connaître les us et coutumes de la région ? Les services du département du tourisme de la wilaya semblent avoir focalisé leurs objectifs sur l'accroissement du nombre d'établissements hôteliers, reléguant les autres segments liés au tourisme à un rang secondaires ce qui amène les professionnels du secteur à affirmer que “ la fréquentation des plages n'a jamais été un indice révélateur de la bonne santé du tourisme ”. Béjaïa avec ses 100 km de côtes, rares où inexistantes sont les communes balnéaires pouvant offrir des instants de loisir, et de détente aux estivants. En raison de l'absence d'équipements et de culture touristique, alors que l'été est synonyme d'évasion et de détente. Béjaïa qui vivait en ces périodes estivales dans une ambiance festive où des soirées et manifestations culturelles étaient organisées pendant tout l'été, a perdu cette année cette ambiance. Tout comme le département du tourisme de la wilaya qui a focalisé ses efforts sur l'hôtellerie, les APC ont, quant à elles, focalisé leurs efforts sur les plages et la location de parkings.Les nouvelles dispositions prises par M. Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme pour une relance effective du secteur, en installant le comité de préparation des assises nationales de développement du tourisme, et évoquant le bornage du littoral et la délimitation de l'extension longitudinale au rivage et la détermination des zones naturelles, vient à point nommé consolider les efforts de l'Etat pour la promotion et la valorisation de la destination Algérie. Les assises ne peuvent aboutir que si le projet sera basé, tout d'abord, sur une réelle culture touristique et que les populations des régions à vocation touristique s'impliquent, apprennent à vendre et à promouvoir le produit “ tourisme ” plutôt que de vouloir gagner de l'argent frais comme c'est le cas actuellement dans les communes balnéaires à l'image de Tichy où des baraques en roseaux ont été installées et où se mêlent vendeurs de produits de plage, d'artisanat, d'habillement et gargote ceci en plein cœur de la ville. Les mêmes baraques sont érigées sur les plages en guise d'établissements à caractère touristique. Quant à la deuxième disposition relative au bornage, celle-ci n'est réalisable que si les autorités locales et de wilaya mettent à jour le portefeuille foncier, quand on sait qu'à Béjaïa le domaine maritime a été empiété, et où les citoyens n'ont pas lésinés à construire des bungalows, des résidences et même des villages sur ce domaine sans qu'ils ne soient inquiétés. Outre ces contraintes, le développement du tourisme dans la région ne sera effectif que si lors des bilans de fin de saison estivale les directions de wilaya du tourisme, ne communiquent pas des chiffres en faisant l'amalgame entre baigneurs, estivants et touristes. De même qu'il faudrait recenser les pôles touristiques pouvant créer un nouveau produit et les valoriser, comme il est essentiel d'impliquer les secteurs de la culture, de l'artisanat, du commerce et du transport. Le secteur du tourisme, peut-être, pourra devenir, alors, la locomotive du développement de la région, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, où à titre indicatif, la ville de Béjaïa pourtant considérée comme étant une ville touristique, il est pratiquement impossible de trouver un lieu pour déguster une crème tard le soir si ce n'est que de la consommer dans un cornet ou un gobelet et ceci debout.La réussite du développement du tourisme passe par l'harmonisation et la symbiose des potentialités matérielles et immatérielles existantes dans la région, avec les nouvelles approches du tourisme.