Dramaturge, metteur en scène et poète, Abdelatif Bounab, Titif pour les intimes, est né en septembre 1954, à Ksar El Boukhari, dans la wilaya de Médéa. Il écrit sa première pièce dans les années 1970, au lycée, pour qu'elle soit jouée avec les autres élèves. Une scénette plus qu'une pièce, c'est du moins ce qu'il écrivait jusqu'en 1976, année où il entre à l'université. Sur les bancs de cette dernière, Abdelatif Bounab aime s'entourer de jeunes de son âge pour débattre de sujets aussi sérieux qu'importants, comme la révolution agraire et industrielle. Période marquante pour lui, il est l'un des membres fondateurs de la troupe Debza et l'un des porte-parole de la revendication culturelle et de la liberté d'expression des années 1980. Dans la troupe, il est l'auteur principal de tous ce qui se fait : chansons, pièces… En 1981, il participe à l'écriture de la célèbre pièce Sandouq Laâdjeb. En 1982, suivent Etrig (« la voie ») et Amar el Boudjadi adaptée de Turandot ou le congrès des blanchisseurs de l'auteur Bertolt Brecht. En 1984, lors des manifestations de La Casbah d'Alger, la troupe monte une pièce théâtrale qui traite de la pénurie d'eau, une représentation d'une durée de 60 minutes. Bounab, l'auteur, se fait ainsi remarquer par ses talents de comédien. Il a aussi écrit des textes pour de jeunes troupes, à savoir Les émigrés, L'Accusé (El Methoum), Chahrazad fi Houmetna et Le Village endetté, puis en 1989, il écrit L'enjeu et puis L'Errant (El Hamel), montés et joués par la troupe Les compagnons de Nedjma de Sétif. De 1990 à 2000, il adapte Les Chaises de Ionesco, Chkef ou chkaf, ensuite L'Enjeu (El Louaâba), jouée en algérien (arabe dialectal) et en français. Cette dernière a eu plusieurs distinctions à l'étranger. De nombreux projets de pièces fourmillent encore dans sa tête, dont plusieurs textes non encore montés mais qui, une fois de plus, dénotent d'un grand talent. Abdelatif Bounab mène cette carrière théâtrale tout en étant cadre dans une banque algérienne.