M'hamed Benghettaf, dramaturge et directeur du Théâtre national algérien, (TNA) a décidé de porter sur les planches, sa Fatma en version amazighe.Cette pièce qu'il a écrite à la fin des années 80 et qui a tourné durant des années sous la voix de Sonia dans toutes les contrées algériennes, est encore une fois déterrée. Il y a deux ans, une autre version de, Fatma cette fois-ci signée par Sonia, a été présentée à l'occasion de la Fête internationale de la femme. La pièce n'avait pas beaucoup tourné dans les arènes du théâtre, et la Sonia nationale était passée du statut de comédienne qui a “cassé la baraque ” avec cette œuvre, pour rejoindre le strapontin du metteur en scène. C'est, en fait, elle qui avait dirigé une artiste en herbe laquelle a joué son rôle et qu'elle a déniché à l'Institut d'art dramatique de Bordj El Kiffan. Il est vrai que la plupart des metteurs en scène se plaignent du manque flagrant de textes dramaturgiques, mais où est la part de créativité pour un dramaturge qui déterre à chaque fois la même œuvre qu'il rhabille avec d'autres “figurines”. Est-ce Fatma, une œuvre universelle, une œuvre-repère dans le théâtre national au point de décider à chaque “ budget ” de la remettre sur les planches. Si au moins cette pièce n'était pas décollée de l'affiche tant pas son succès que par son propos qui bouleverse politiques et esprits. Comme pour les livres, l'on traduit une pièce lorsque chiffres à l'appui, celle-ci est un phénomène. Rien de tout cela, surtout que cette pièce dans la versions signée Sonia n'a pas trop fait parler d'elle. C'est Hamida Aït El Hadj, l'actuelle directrice de la Maison de la culture de la ville de Béjaïa à qui est confiée la mise en scène de cette “redite ”. Et il est prévu à ce que la version en tamazight de Fatma soit présentée début janvier dans la ville d'Illizi dans le Sud. A ce titre, Fatma deviendra Fathma en kabyle. Sur le palmarès historique du Théâtre national algérien, l'on inscrira cette production comme étant la première en langue tamazight. Cette idée trottait depuis longtemps dans la tête de Benguettaf qui n'a rien écrit depuis belle lurette. “ Le théâtre est le créneau qui se prête le mieux pour la promotion des langues, et tamazight est aujourd'hui une langue nationale qui nécessite d'être prise en charge ”, estime le directeur du TNA. Le choix de la présentation de la générale de Fathma dans le sud du pays a été fait par Benguettaf qui a décidé de présenter la générale des quatre dernières productions du TNA dans des wilayas du Sud. La pièce de Benguettaf, écrite en français et traduite vers l'arabe par le dramaturge même, a déjà été traduite dans plusieurs langues. Traduite en tamazigt par Mohand Nath Yeghil, cette pièce semble encore avoir de longs jours sur les planches . Fathma sera forcément un peu différente de Fatma mais le fond de la pièce restera le même”, a souligné Benguettaf, ajoutant que “ des changements seront introduits en fonction des spécificités de la langue amazighe et Aït El Hadj apportera certainement sa propre touche en l'adaptant”.