Les sempiternelles pénuries, courantes en cette période chaude, semblent persister encore. Un peu partout dans les différentes localités de la wilaya de Bouira. La population ne cesse de se plaindre des services de l'ADE. Pourtant, des projets ont été lancés ces dernières années dans le but d'alimenter toutes les localités en eau potable et assurer une bonne qualité de l'eau aux consommateurs. Des projets de captage de sources, d'autres consistant en l'exploitation des différents barrages ont été inscrits, il y a de cela quelques années, dans le cadre d'une stratégie globale d'amélioration des conditions de vie du citoyen. Plan quinquennal, PSD, PCD, rien n'a été ignoré pour soutenir cet effort, mais… visiblement, peine perdue ! Pourtant, les responsables du secteur de l'hydraulique n'hésitent pas à affirmer que « le problème ne se pose pas en termes de disponibilité des ressources en eau », la wilaya de Bouira dispose bien de l'une des rares réserves souterraines capables d'alimenter tout son territoire. L'exploitation des différents barrages dont certains comptent parmi les plus importants à l'échelle nationale vient booster cette capacité, à telle enseigne que des adductions sont prévues pour l'alimentation des wilayas limitrophes. La wilaya dispose d'une réserve conséquente en ressources hydriques, avec en prime une pluviométrie des plus avantageuses qui est, selon l'estimation des services compétents, de l'ordre de 660 mm/an au nord et de 400 mm/an dans la partie sud. Ce à quoi s'ajoutent les différents bassins versants comptant parmi les plus importants à l'échelle nationale. La moyenne annuelle de leur apport est de l'ordre de 561 millions de mètres cubes constituée notamment par les bassins versants d'Isser et de l'oued Sahel dont la capacité annuelle est respectivement d'environ 135 millions de mètres cubes/an pour le premier et 380 millions de mètres cubes/an pour le second. L'autre bassin versant est celui du Hodna dont la capacité est estimée à 35 millions mètres cubes/an. Celui-là qui s'ajoute au bassin humus dont la capacité est estimée à un minimum de11 millions de m3/an. Quant aux barrages, l'on compte en moins trois grands ouvrages dont la capacité est de pas moins de 30 millions de mètres cubes pour le barrage Lekhel, 167 millions de mètres cubes pour celui de Tilesdit et enfin celui de Koudiet Asserdoune. Ce dernier (Koudiet Asserdoune, dans la commune de Maâlla à Lakhdaria) est classé 2e à l'échelle nationale avec une capacité de 677 millions de mètres cubes. Un mégaprojet de transfert de l'eau de ce barrage est en voie de finalisation. Il permettra, suivant les estimations établies, l'approvisionnement en eau potable de 4 millions de citoyens, habitants des wilayas de Tizi Ouzou, Médéa, M'sila, et une partie de la capitale du pays. Mais des communes entières demeurent alimentées par citernes et dans des conditions souvent insalubres. Les dysfonctionnements dans la distribution, les pénuries et la désuétude des réseaux d'AEP sont le lot des problèmes soulevés par les populations. Pour les services concernés et plus particulièrement ceux de l'Algérienne des eaux (ADE), l'on n'est pas encore arrivé à mieux canaliser cette réserve pour cause de dégradation des réseaux de distribution. Pour l'explication, l'on relève, à chaque fois, la non-implication des responsables municipaux. Une accusation qualifiée de gratuite par les différents maires.« Les APC n'ont aucun moyen pour répondre à la demande sans cesse grandissante et le peu qu'on puisse faire, comme c'est le cas du « citernage », nous le faisons sans attendre l'intervention des autres services », dit un P/APC.