Assurant toutes sortes de transport (courrier interbancaire, distribution de presse pour les abonnés, livres, produits de téléphonie mobile et courrier ordinaire de plus de 50g), les 150 véhicules utilitaires de l'Anep Messagerie Express (AME) sillonnent tout le territoire national et parcourent quotidiennement des milliers de kilomètres. La direction régionale Est de l'AME dispose, à elle seule, de 40 véhicules qui effectuent, chaque jour, 9 000 km pour parcourir 16 wilayas. A ce titre, et afin de « préserver le capital humain, et par voie de conséquence, le matériel », la direction générale de l'AME a entrepris d'organiser des séminaires de sensibilisation sur le respect du code de la route et de la conduite, animés par Mohamed Lazouni, au profit de ses chauffeurs et préposés à la distribution. Connu pour sa célèbre émission « Tarik Essalama », ce dernier a présenté, hier, à la salle des conférences de l'UGTA de Constantine, un exposé approfondi sur l'importance des pneumatiques, arguant la nécessité d'en vérifier la pression, car « si un pneu est sous gonflé, c'est la mort », a-t-il affirmé. Le thème choisi par M. Lazouni n'est pas fortuit d'autant que, selon lui, les conducteurs ont tendance à diminuer la pression de leurs pneus en été, alors que cela peut s'avérer fatal puisque, explique-il, quand un pneu est sous gonflé, il est moins rigide, son adhérence diminue, induisant une mauvaise maîtrise du véhicule lors du freinage, sans compter le risque d'éclatement. Notre interlocuteur rappellera, à cet effet, l'accident mortel qui a coûté la vie, en juin dernier, aux occupants d'une Marutti dont un pneu a éclaté aux environs de Annaba, ou encore la tragique disparition de sept cadres de l'institut d'agronomie de Meniaâ, à cause, également, de l'éclatement d'un pneu. Mohamed Lazouni a donc choisi de disserter sur le pneu parce que, estime t-il, il reste « méconnu », soutenant qu'en été il est à l'origine de 80 % des accidents de la route. Et à cet effet, justement, le conférencier a indiqué à la presse, en marge du séminaire, que « le terrorisme routier a provoqué 4 177 morts en 2007 ». Un chiffre alarmant que « les nouvelles mesures de réforme de l'examen du permis de conduire, visant à améliorer la qualité de la formation des conducteurs, ne suffiront pas à elles seules à atténuer », estime M. Lazouni. Selon lui, « il faut améliorer l'ensemble des mesures et accorder les moyens aux auto-écoles », relevant, à ce propos, les conditions dans lesquelles les candidats passent les différentes épreuves du permis de conduire. Concernant l'introduction du permis à points en Algérie, annoncé en mai dernier par le président de la commission de transport à l'APN, et ce outre la création d'une école nationale pour la formation des inspecteurs du permis de conduire, Mohamed Lazouni a déclaré à El Watan : « On n'y arrivera pas », précisant, à ce sujet que « pour mettre en place le permis à points, il faut avant tout mettre en place un réseau informatique pour éviter notamment qu'un conducteur à qui l'on a retiré le permis de conduire n'aille faire une déclaration de perte dans une autre wilaya ». Pour rappel, en dépit des modifications apportées à l'actuel code de la route, en 2004, un projet de loi pour sa refonte est actuellement à l'étude au niveau de l'APN. Ce projet sera axé sur l'introduction du permis à points, la formation renforcée du candidat au permis de conduire, en plus de la révision de la loi régissant les auto-écoles.