L'un des frères de Mohamed Merah est sorti de son silence pour réprouver les crimes du "monstre rempli de haine" qu'est devenu son benjamin, auteur de sept meurtres dans le sud-ouest de la France, et pour tendre la main aux familles des victimes. Abdelghani Merah, 35 ans, frère aîné du meurtrier de trois militaires et de quatre juifs dont trois enfants à Toulouse et Montauban en mars, a aussi des mots très durs contre leur père, Mohamed Benalel Merah, qui a déposé le 11 juin une plainte pour meurtre contre la police française. "L'attitude de mon père est totalement indécente, sa plainte est extravagante", dit Abdelghani Merah dans cet entretien publié mardi sur le site lepoint.fr. "On dit qu'il cherche à établir des responsabilités dans la mort de son fils" lors de l'assaut contre l'appartement où il s'était retranché. "Mais le premier responsable de cette horreur, c'est lui. Quand il parle, je me dis: mais faites-le taire", ajoute-t-il. "C'est une honte totale. Son combat n'est pas le mien. Il devrait s'interroger sur ses propres erreurs qui ont abouti à faire de son fils un monstre rempli de haine", dit-il. "Où était-il durant toutes ces années où nous avions besoin de lui ? Et quand son fils était retranché dans son appartement, a-t-il proposé de venir négocier sa reddition ?", dit-il. Le jeune homme explique avoir voulu parler parce qu'il a été touché qu'Albert Chennouf, père d'un des parachutistes tués le 15 mars à Montauban, n'ait pas exprimé de haine malgré la douleur. "J'aurais aimé avoir un père de cette envergure. Il est à la recherche de la vérité, je l'aiderai comme j'aiderai toutes les familles à faire la lumière sur cette tragédie qui aurait pu être évitée", dit Abdelghani Merah, évoquant des "alertes" qui "n'ont pas fonctionné". Aujourd'hui, je voulais simplement présenter mes condoléances aux familles des victimes. Je ne demande pas pardon, parce que ce qu'a fait mon frère Mohamed est impardonnable. Il a commis des crimes racistes, c'est un Anders Breivik français", l'extrémiste de droite jugé pour la mort de 77 personnes en Norvège. Mohamed Merah était le dernier d'une fratrie de cinq, que leur père a laissés à leur mère en France pour retourner en Algérie. Un autre frère, Abdelkader, est mis en examen pour complicité d'assassinats et écroué.