Les manifestations de protestations au Caire contre le film anti-islam diffusé sur l'internet ont mis un coup d'arrêt aux discussions sur un allégement de dette d'1 milliard de dollars de l'Egypte envers les Etats Unis, selon le Washington Post. Cet allégement de la dette permettrait d'apporter une aide économique cruciale au nouveau gouvernement égyptien, contrôlé par les Frères musulmans, qui doit relever des défis économiques impressionnants après le soulèvement de 2011 qui a mis fin au règne du président Hosni Mubarak. Mais, selon des responsables de l'administration américaine cités par le áWashington Post de lundi, l'Egypte ne doit pas espérer recevoir d'aide substantielle -- du moins pas avant l'élection présidentielle américaine du 6 novembre--, Le Caire ayant mis du temps à réagir aux violentes manifestations la semaine dernière devant l'ambassade des Etats-Unis au Caire et alors que les protestations du même genre se poursuivent dans la région. "Les gens vont attendre de voir comment les choses vont évoluer tant du côté des manifestations que sur la colline du Capitole (où siègent les deux chambres du parlement américain ndlr)," selon un conseiller du Congrès cité par le journal. Le Post estime toutefois que cette situation ne devrait probablement être que temporaire, et qu'il n'y avait aucune remise en question fondamentale de l'aide américaine à l'Egypte, qui s'élève à environ 1,5 milliard de dollars par an. La porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland, avait indiqué plus tôt aux journalistes que l'administration étudiait avec le Congrès une aide de soutien aux "forces de modération, de changement, de démocratie (et) d'ouverture en Egypte". Les forces de sécurité égyptiennes ont tardé à intervenir lorsque les manifestants s'en sont pris à l'ambassade des Etats-Unis mardi, escaladant les murs et déchirant le drapeau américain pour le remplacer par un drapeau noir islamiste. Le président Barak Obama avait alors fait part de ses inquiétudes au président égyptien Mohamed Morsi par téléphone, et déclaré à la presse que le gouvernement égyptien n'était ni un allié ni un ennemi des Etats-Unis. La police égyptienne était alors intervenue, s'affrontant pendant plusieurs jours avec les manifestants pour les écarter de l'ambassade. Mohamed Morsi, ancien dirigeant des Frères musulmans, avait par la suite apporté son soutien à des protestations pacifiques contre la video anti-islam, et condamné les actes de violences contre les infrastructures et le personnel de l'ambassade. Le Caire a également demandé un prêt de 4,8 milliards de dollars au Fonds monétaire international, qui a prescrit en échange des réformes économiques d'urgence à l'Egypte. Depuis les manifestations contre l'ambassade et l'escalade des violences dans la région, les relations se sont tendues entre les Etats-Unis et l'Egypte, qui sous l'ère Moubarak avait soutenu les efforts de paix de l'Amérique au Moyen Orient.