Le chef présumé des ravisseurs sur un site gazier en Algérie avait menacé de "faire exploser" les otages si l'armée algérienne s'approchait trop près de l'usine, dans un enregistrement diffusé samedi. Dans ce message audio, diffusé par l'agence de presse malienne, Abdelrahmane, dit "le Nigérien" et chef supposé du commando d'une quarantaine de personnes, s'exprimait en fait jeudi soir alors que l'armée algérienne encerclait le site d'In Aménas (1.300 km au sud-est d'Alger) après avoir mené un premier assaut. Selon Abdelrahmane, la moitié des ravisseurs et 35 otages avaient été tués dans cet assaut. "Certains otages sont encore vivants et ils sont retenus par certains de nos frères dans le site gazier, qu'Allah soit loué", déclare-t-il, selon une traduction du SITE, le centre américain de surveillance de sites islamistes. "Par Allah, on les fera exploser si l'armée algérienne se rapproche de nous", avait-il prévenu. Les forces spéciales de l'armée algérienne ont donné l'assaut final samedi, mettant fin à une spectaculaire prise d'otages qui a entraîné la mort de 23 ressortissants étrangers et algériens, dont sept ont été exécutés par leurs ravisseurs. Plusieurs rescapés ont raconté que les otages avaient été enveloppés d'explosifs et installés dans des camions piégés. Parmi les otages confirmés morts jusqu'à vendredi par leurs pays figurent notamment des ressortissants de France, des Etats-Unis, de Roumanie et de Grande-Bretagne. Abdelrahmane est considéré comme l'un des lieutenants de l'Algérien Moktar Belmokhtar. Cet ex-chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué la prise d'otages au nom de son groupe "Signataires par le sang". Ce dernier avait affirmé que la prise d'otages avait été menée notamment en représailles à l'intervention militaire française au Mali qui a bénéficié d'un soutien logistique d'Alger.