Une campagne nationale de prévention contre la drogue et la violence en milieux urbain et scolaire a été lancée lundi à Alger par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) en partenariat avec le mouvement associatif.Baptisée "Année algérienne de prévention en milieux urbain et scolaire", cette opération consiste à sensibiliser, notamment les jeunes, sur les conséquences désastreuses engendrées par la consommation des drogues et le recours à la violence, a expliqué à l'APS le chef de la cellule de communication à la DGSN, Djilali Boudalia, en marge d'une journée d'information sur les dangers de ces fléaux.Selon lui, la campagne se base essentiellement sur le travail de proximité pour l'établissement d'un "lien de confiance" entre les services de la Sûreté nationale et les jeunes, avec le concours des associations et des comités de quartiers."Ce sont les résultats positifs obtenus grâce à une expérience pilote menée conjointement par la DGSN et l'Organisation nationale des associations de sauvegarde de la jeunesse (ONASJ), entre 2011 et 2012 dans la wilaya d'Alger, qui ont motivé le lancement de cette campagne nationale", a-t-il souligné."L'expérience menée avec l'ONASJ à compter de janvier 2011 avait permis de réduire sensiblement la toxicomanie et la violence dans 13 communes de la wilaya d'Alger. Cela nous a encouragés à la généraliser à l'échelle nationale", a-t-il ajouté.Plus de 1000 universitaires pluridisciplinaires (sociologues, psychologues, psychiatres… ) prennent part à cette campagne durant laquelle seront utilisés, pour la première fois en Algérie, des centres mobiles d'écoute. Il s'agit de bus équipés pour recevoir, dans l'anonymat et la discrétion, surtout les toxicomanes en quête d'aide pour mettre fin à leur dépendance des drogues.Par ailleurs, des représentants de la DGSN et d'associations se déplaceront aux établissements scolaires pour sensibiliser les élèves sur les méfaits de la consommation des drogues et de la violence."Consciente que le milieu scolaire est de plus en plus concerné par la consommation des drogues et par la violence, la DGSN a décidé de mener un travail de proximité et de sensibilisation pour prévenir nos enfants", a souligné M. Boudalia.De son côté, le président de l'ONASJ, Abdelkrim Abidat, a estimé que seule la sensibilisation "peut permettre de lutter efficacement contre la drogue et la violence en Algérie".Il a expliqué que la moyenne d'âge des "toxicomanes débutants" était en baisse, ajoutant que la consommation de la drogue commence à intéresser les enfants de moins de 15 ans, issus de divers milieux sociaux.Pour sa part, le responsable de la communication du service de la santé et de l'action sociale à la DGSN, Samir Hamidi a relevé le manque de centres de désintoxication en Algérie, ajoutant que l'hôpital psychiatrique de Blida est le seul établissement à prendre en charge les cas de toxicomanies.Interrogé sur les raisons de recrudescence de la consommation des drogues en Algérie, M. Hamidi a cité, entre autres, "la déchirure familiale, le chômage, l'échec scolaire et l'influence des réseaux de trafic de drogue notamment dans les quartiers défavorisés".Selon lui, le cannabis est la drogue "la plus consommée en Algérie".