La séance plénière de l'Assemblée nationale constituante (ANC) en Tunisie a débuté avec deux heures de retard lundi, jour où les députés doivent décider d'un calendrier pour l'adoption de la Constitution, reporté à maintes reprises, et la tenue d'élections. La séance du matin a débuté à 11H00 locale au lieu de 09H00 (08H00 GMT) en présence de 144 élus sur 217. Les députés doivent y débattre de révisions du règlement de l'ANC pour améliorer l'efficacité de l'assemblée, très critiquée en raison de la lenteur de ses travaux et de l'absentéisme des élus. Puis, lundi après-midi, les députés doivent en théorie adopter les échéances pour la rédaction de la Constitution et un calendrier électoral, l'adoption de la loi fondamentale étant sans cesse repoussée faute de compromis sur son contenu. Le projet du calendrier évoqué par les autorités recommande la finalisation du projet de constitution au printemps, son adoption au début de l'été et des élections législatives à l'automne 2013. Plusieurs dates ont été annoncées ces derniers mois sans jamais être respectées, les islamistes d'Ennahda, qui ont une majorité relative, et les autres formations politiques étant incapables de se mettre d'accord sur le futur régime politique de la Tunisie. Cette paralysie à l'ANC bloque l'adoption d'institutions stables plus de deux ans après la révolution, une crise qui a été aggravée par l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd dont la mort le 6 février a entraîné la démission du gouvernement. L'islamiste Ali Larayedh a formé un nouveau cabinet vendredi, reconduisant une coalition malaisée entre islamistes et deux partis laïcs mais élargie à des Indépendants. Cette équipe doit obtenir la confiance de l'ANC mardi.