L'armée égyptienne a annoncé mardi avoir arrêté un jihadiste, membre d'un mouvement lié à Al-Qaïda et implanté dans le Sinaï frontalier d'Israël, pour une attaque qui avait coûté la vie à 16 gardes-frontières en août 2012. Cette péninsule désertique est de longue date instable mais les violences contre les forces de sécurité s'y sont intensifiées après la destitution par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi en juillet. Les autorités y ont lancé une vaste offensive, affirmant régulièrement avoir arrêté des "terroristes", tout en réprimant les islamistes ailleurs dans le pays. "L'armée a arrêté lundi Silmy Mohammed Masbah connu sous le nom d'Abou Khaled, membre du mouvement islamiste radical Ansar Beit el-Maqdess (...) recherché pour son implication dans l'organisation et sa participation à l'attaque qui a tué 16 gardes-frontières à Rafah le 5 août 2012", a indiqué le colonel Ahmed Aly, porte-parole de l'armée dans un communiqué. Vingt autres personnes, également présentées comme des jihadistes, ont été arrêtées avec lui, a précisé le colonel Aly, dont plusieurs impliquées dans d'autres attaques contre les forces de l'ordre. Ansar Beit el-Maqdess, qui dit s'inspirer d'Al-Qaïda, a revendiqué plusieurs attaques dans le Sinaï et ailleurs, notamment un attentat à la voiture piégée le 5 septembre contre le ministre de l'Intérieur Mohamed Ibrahim au Caire. Une attaque menée le 5 août 2012 à proximité de la frontière avec Israël et la bande de Gaza avait fait 16 morts dans les rangs des gardes-frontière égyptiens. Après cette attaque, l'armée s'était déployée dans la péninsule désertique en "coordination" avec l'Etat hébreu, comme le prévoient les accords de paix israélo-égyptiens de 1979 qui ont instauré la démilitarisation du secteur. Après la révolte populaire qui avait renversé Hosni Moubarak début 2011, le Nord-Sinaï avait connu un regain d'instabilité, avec notamment une intensification des activités de groupes armés et de nombreuses attaques contre les forces de l'ordre ainsi que contre le gazoduc qui alimente Israël. Les attentats visant les forces de l'ordre sont ensuite devenus quasi-quotidiens dans le Nord-Sinaï, majoritairement peuplé de Bédouins, après la destitution et l'arrestation le 3 juillet par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi. Plus d'une centaine de membres des forces de l'ordre ont péri dans des attaques en Egypte depuis l'éviction du premier président élu démocratiquement du pays.