Mohamed Morsi va comparaître aux côtés de 14 autres accusés pour la mort de manifestants devant le palais présidentiel, près de sept mois avant sa destitution par l'armée le 3 juillet. Le procès du président islamiste destitué Mohamed Morsi pour «incitation au meurtre» de manifestants, au Caire en décembre 2012, va débuter le 4 novembre, a indiqué hier l'agence officielle Mena. Mohamed Morsi va comparaître au côté de 14 autres accusés pour la mort de manifestants devant le palais présidentiel, près de sept mois avant sa destitution par l'armée le 3 juillet. Au moins sept personnes avait été tuées dans des heurts le 5 décembre entre des partisans de Mohamed Morsi et ses opposants l'accusant de vouloir islamiser la législation du plus peuplé des pays arabes après la publication d'un décret constitutionnel. Les Frères musulmans, le mouvement de M.Morsi, avaient indiqué que la plupart des victimes étaient des islamistes et avaient été tuées après le dispersement d'un sit-in d'opposants. Plusieurs proches de l'ex-président ainsi que des responsables des Frères musulmans figurent parmi les accusés. Mohamed Morsi est détenu dans un lieu tenu secret depuis sa destitution. Les autres accusés ont été arrêtés depuis ou sont en fuite. Depuis la destitution de M. Morsi puis la dispersion dans un bain de sang de ses partisans le 14 août au Caire, plus d'un millier de personnes, en majorité des pro- Morsi, ont été tuées et plus de 2 000 Frères musulmans ont été arrêtés, dont les principaux dirigeants. La justice égyptienne avait interdit le 23 septembre les «activités» des Frères musulmans et ordonné la confiscation des biens de l'influente confrérie. Au plan sécuritaire la situation demeure précaire avec de nouvelles violences et attentats. Ainsi, une bombe a endommagé mercredi un bâtiment désaffecté de l'armée dans la péninsule égyptienne du Sinaï, où des islamistes multiplient les attaques depuis la répression sanglante visant les partisans du président destitué Mohamed Morsi, ont indiqué des responsables de la sécurité. L'attentat a visé des bureaux des services de renseignements de l'armée, inutilisés depuis juin, à Rafah, la ville abritant le point de passage vers le territoire palestinien de Ghaza, selon ces sources qui ont requis l'anonymat. Lundi, des attaques visant l'armée ou la police, notamment dans la ville d'Al-Tur, dans le sud du Sinaï, avaient tué neuf soldats et policiers, au lendemain de heurts ayant fait 57 morts entre les forces de l'ordre et des manifestants réclamant le retour au pouvoir du président islamiste Morsi. Dans un communiqué diffusé sur des sites islamistes, un groupe jihadiste basé dans le Sinaï, Ansar Beit al-Maqdess, a par ailleurs revendiqué hier l'attentat d'Al-Tur. Selon le groupe, «un kamikaze a mené l'attaque en représailles à l'assassinat de milliers de musulmans» le 14 août quand les autorités installées par l'armée ont réprimé dans le sang des rassemblements de partisans de M.Morsi sur deux places du Caire, faisant plus d'un millier de morts.