Le vice président de la république égyptienne, Omar Souleimane, a annoncé hier la décision de Hosni Moubarak de quitter son poste de président de la république. M. Moubarak quitte la présidence de l'Egypte et remet le pouvoir à l'armée, a annoncé en fin de journée le vice-président Omar Souleimane lors d'une brève intervention télévisée. Moubarak a annoncé dans la soirée de vendredi qu'il déléguait ses pouvoirs à Omar Souleimane, déclarant que "la transition du pouvoir va d'aujourd'hui à septembre", en référence à la date de l'élection présidentielle à laquelle il a promis de ne pas se présenter. Souleimane est apparu à la télévision, le visage terne, lors de son annonce du départ de Moubarak. Il paraissait aussi être le grand perdant après cette décision de remettre les pouvoirs entre d'autres mains. Par ailleurs, la télévision égyptienne a annoncé plus tard que le ministre de la défense Tantaoui, préside le haut conseil des forces armées, ce qui veut dire que celui-ci a été chargé de la gestion du pays durant la phase de transition. La décision de Moubarak de quitter le pouvoir est venue suite à la pression d'une contestation populaire sans précédent dans différentes villes égyptiennes. Des marches ont sillonnées les villes du Caire, Alexandrie, Ismaïlia en plus d'autres grandes villes du pays. Les faits marquants dans les manifestations d'hier étaient l'encerclement des sièges de la présidence et de la télévision, suite au discours tant attendu de Moubarak qui a finalement soulevé l'ire des égyptiens. Le siège de la télévision égyptienne a été encerclé après la prière du vendredi par des dizaines de milliers de manifestants qui ont tenté d'y accéder si ce n'était l'intervention de l'armée. A Alexandrie, un building appartenant à la présidence a fait l'objet d'attaque par des milliers de manifestants, alors que d'autres entouraient le Palais El Abidine au centre du Caire, poussant les autorités militaires à évacuer Moubarak vers Charm el-Cheikh. Les forces militaires relevant de la garde républicaine ont empêché les manifestants de s'approcher du palais présidentiel au Caire et à Alexandrie, pendant que des snipers étaient positionnés sur les toits des immeubles limitrophes.