Dans cet entretien accordé à Ennahar, l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger Henry S. Ensher parle de sa vie personnelle, du secret du prénom arabe de son fils et des relations algéro-U.S, notamment en matière de sécurité depuis les attentats du 11 septembre 2001 et ses craintes de voir des missiles tombées entre les mains de l'organisation El Qaïda. Son excellence précise que l'Algérie n'est pas comme les autres pays touchés par les révoltes populaires * Entretien réalisé par Dalila Belkheir * * - Si vous permettez Excellence, parlez nous de Monsieur Ensher, l'homme et pas l'ambassadeur. Après votre nomination, et lors d'un discours devant la commission des affaires étrangère, vous aviez parlé de votre famille et vous aviez cité Mouna, Tarek. Quel est le secret de ses prénoms arabes ? * * Tarek est mon fils et mon fils aîné s'appelle Henry Ali, car ma femme Mouna est américaine d'origine libanaise. Ma famille est un mélange des deux cultures américaine et arabe. * * - Vous avez été éloigné de votre famille pendant deux années entières à cause de votre poste d'ambassadeur dans des pays qui connaissaient des troubles sécuritaires, à l'instar de l'Irak et de l'Afghanistan. Est-ce que vous pensez que c'est la même situation en Algérie ? * * Non, actuellement ma famille est avec moi en vacance, mais après les vacances ils rentreront aux Etats-Unis. * * - Dans ce même discours vous aviez parlé d'un évènement important qui a touché les Etats-Unis d'Amérique et où l'Algérie a été le premier pays a exprimer sa solidarité, par l'intermédiaire du président Abdelaziz Bouteflika. Pouvez-vous nous en dire plus ? * * En fait, oui, le président Bouteflika a été le premier président à téléphoner au président George Bush suite aux attentats du 11 septembre 2001. J'ai entendu qu'il y avait un désir des autorités algériennes et du gouvernement américain à combattre le terrorisme. En réalité, la coopération entre les deux pays s'est développée depuis ces évènements. * * - A propos de l'aspect sécuritaire, on parle de la contrebande d'armes lourdes de Libye par l'organisation El Qaïda au Maghreb Islamique. Ne pensez vous pas, en tant qu'expert en la matière et vu votre expérience, que ces armes contribueront à rendre l'organisation terroriste plus forte pour constituer une menace au monde entier ? * * Ce qui nous préoccupe actuellement ce sont les missiles anti-aériens et la possibilité de leur utilisation contre l'aviation civile par l'organisation terroriste. C'est l'un des sujets que nous souhaitons traiter en Algérie. * * - Dons vous pensez vraiment que ces armes sont entre les mains de l'organisation terroriste et qu'ils représentent une menace pour l'aviation civile ? * * Personnellement je n'ai eu vent d'aucun rapport sur l'existence de ce genre de missiles entre les mains de l'organisation, mais la situation sécuritaire en Libye rend la chose possible. Nous travaillerons avec l'Algérie et d'autres pays dans la région pour parer à toute éventualité. * * - Y a-t-il des mesures définies dans ce sens à prendre avec l'Algérie ? * * Nous pensons que la lutte contre le terrorisme doit faire l'objet de coopération entre tous les pays de la région. La coopération doit toucher le côté économique, le développement, l'éducation et non pas seulement l'aspect militaire. * * - avant votre nomination ambassadeur en Algérie, vous y aviez travaillé comme conseiller. Qu'est-ce qui a changé entre hier et aujourd'hui ? * * si seulement on avait assez de temps pour parler de tout les changements, mais je vous citerai les plus importants. Je pense qu'il y a un changement social et politique. Avant, nos relations avec le gouvernement algérien se limitaient à l'aspect sécuritaire. Les algériens ne pensaient qu'à leur sécurité mais actuellement, les relations se sont développées avec tous les ministères et il y a la possibilité d'élargir ses relations. J'ai aussi remarqué beaucoup d'activité en Algérie y compris culturelles, des activités qui n'existaient pas auparavant. En fait, il y a eu beaucoup de changement.