« I l est devenu indispensable d'avoir un téléphone portable « sophistiqué ». Avec le développement technologique, un téléphone doit contenir toute une gamme de fonctionnalités. Mais le plus important, c'est qu'il soit avec Wifi. Cela permet à l'usager de se connecter à Internet à n'importe quel endroit. C'est pour cette raison que les smartphones sont très prisés. Dotés de fonctions d'un assistant numérique personnel, il joue aussi le rôle d'un PC pocket. Ces téléphones sont dotés d'un système d'exploitation, connu sous le nom d'Android, qui permet à l'utilisateur de télécharger différentes applications à partir de l'Android Market et l'App Store pour les IPhone (après le succès de l'IPhone, le smartphone d'Apple, les constructeurs adaptent leurs produits, et Google rachète fin 2007 la startup Android qui développe un système d'exploitation pour smartphone, et qui commence à équiper de nombreux constructeurs) », soutient un vendeur de téléphones mobiles à Alger. Pour satisfaire les désirs du consommateur, un business très florissant s'est même développé au cours de ces cinq dernières années. IPhone, Samsung, HTC, Nokia, Sony Ericsson... les produits de toutes ces firmes et encore plus sont sur le marché local. Souvent, ils font leur apparition en même temps que leur lancement officiel en Europe ou aux Etats-Unis. Même des représentants de ces firmes se sont implantés en Algérie. C'est dire que les Algériens sont à la page concernant ces nouveaux gadgets électroniques. « C'est très utile d'avoir un de ces téléphones. On peut télécharger différentes applications grâce à l'Android Market ou l'App Store (pour les IPhone). On peut même connaître son itinéraire grâce au GPS », explique Younès, un informaticien dans la région de Blida. « Grâce à toutes les applications téléchargeables, ces téléphones sont très utiles pour les hommes d'affaires et les professionnels ». Mais au-delà de la technologie qu'offrent ces appareils, leur succès auprès des jeunes Algériens est due principalement à leur aspect très esthétique. A en croire leurs déclarations, « les smartphones sont beaucoup plus esthétiques et soignés que les autres téléphones portables ». Aussi, ils sont considérés comme des manettes de jeux, et ce grâce au nombre illimité de jeux proposés sur l'Android Market et l'App Store. Ce point est d'ailleurs confirmé par Yacine. « Ils offrent, certes, des applications très larges, mais pour ma part, ce sont les jeux qui m'ont le plus charmé », dira-t-il. LA 3G, CE N'EST PAS POUR BIENTÔT Pour autant, sur le marché algérien, les smartphones ne sont considérés que comme une marchandise de « patates » bonnes à éplucher. Peu de réseau Wifi, un service après-vente limité et la 3G n'est pas pour bientôt. Le processus du lancement de la 3 Génération de téléphonie mobile est suspendu jusqu'au règlement du dossier Djezzy. Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi, dans une déclaration à la Chaîne 1 de la radio nationale, a précisé que l'octroi de la licence 3G ne se fera qu'une fois le dossier OTA (Orascom Télécom Algérie) réglé. Par ailleurs, certains appareils importés nécessitent un déblocage, surtout ceux des opérateurs téléphoniques français, notamment Orange. Selon un représentant d'une chaîne de magasins électroniques implantés à Alger, les smartphones d'Orange ne peuvent être débloqués en Algérie. « Contrairement au flash effectué avec un logiciel sur certains mobiles, le déblocage se fait avec un appareil. Même si certains affirment en posséder, le résultat n'est pas garanti », a-t-il déclaré. « En plus du prix assez faramineux, certains appareils, comme l'IPhone, sont débloqués à plus de 10.000 DA et la version n'est pas originale. A la moindre mise à jour des applications, le téléphone risque de se bloquer une seconde fois », affirme un autre vendeur dans la banlieue d'Alger. Les prix sont, eux aussi, un facteur de dissuasion pour de nombreuses personnes. Cédés entre 30.000 et 107.000 DA, ces appareils sont considérés comme « très chers » pour les petites et moyennes bourses. « Les prix sont notre principal ennemi. Même si nos ventes sont assez importantes, les prix n'avantagent pas d'excellents chiffres d'affaires », reconnaît un vendeur de téléphones mobiles. « Les clients sont très attirés par ces cellulaires. Mais les prix les rebutent tout de suite », déclare un vendeur à Alger-Centre. D'ailleurs, ce constat est confirmé chez la plupart des boutiques d'appareils téléphoniques. « Cela fait longtemps que j'ai voulu acheter un de ces téléphones mais le prix est très excessif. J'ai dû faire des économies pendant plus de six mois pour acheter un Galaxy SII qui coûte pas moins de 59.000 DA », reconnaît un client.