la fédération a récemment saisi le Premier ministre pour lui faire part de la désorganisation du marché, les prix n'ont jamais atteint un seuil pareil. « D'ailleurs, nous ne voyons aucune cause évidente à cette situation. Et il n'y a aucune réponse logique à cela. Sinon comment expliquer le fait que la banane, fruit importé de pays lointains, du continent américain, est cédée à 170 DA le kg, alors que la pomme de terre, produite localement et en abondance, l'est à 130 DA ? », s'interroge Dr Mustapha Zebdi, président de l'association pour la défense des consommateurs de la wilaya d'Alger. Selon lui, rien ne justifie la flambée des prix des fruits et légumes et même ceux des légumes secs puisque le pays n'est pas en période de crise. « La production en fruits et légumes de certaines wilayas du pays est largement suffisante pour couvrir les besoins de tous les consommateurs », affirme-t-il. Il cite, à titre d'exemple, les quantités produites en pomme de terre dans la wilaya de Ain Defla et qui sont stockées dans les chambres froides. Il en est de même pour la wilaya de Biskra, non seulement en matière de dattes mais aussi en fruits et légumes. « Mais à défaut d'une bonne organisation du marché, et la détérioration du pouvoir d'achat, la fédération nationale des consommateurs plaide pour l'activation des dispositions de l'article 5 de la loi 05 du 15 août 2010. « En vertu de cette loi, il peut être procédé, par voie réglementaire, à la fixation, au plafonnement ou à l'homologation des marges et des prix de biens et de services. Cette loi est claire. Elle stipule également la stabilisation des niveaux de prix des produits de première nécessité ou de large consommation, en cas de perturbation sensible du marché », explique le directeur exécutif de la fédération algérienne des consommateurs, Mohamed Toumi. Craignant le maintien des prix actuel, la fédération juge le moment opportun pour activer cette loi. Une mesure impliquant tous les secteurs, notamment le Commerce, l'Agriculture ... La fédération estime qu'il ne faut pas s'attarder davantage pour corriger les défaillances constatées sur le terrain. Et si par le passé la FAC a, à maintes reprises, songé à appeler les Algériens au boycott de certains produits de consommation, cette fois-ci une telle alternative n'est même pas évoquée. Et pour cause, « cela n'arrange nullement les consommateurs, puisque les prix des légumes ont augmenté d'une manière à donner le tournis », a souligne le Dr Zebdi. Il juge que la seule et réelle alternative consiste en l'intervention de l'Etat pour identifier les causes de cette « débandade » qui gangrène le marché des fruits et légumes et porte préjudice au consommateur et à son pouvoir d'achat.