Si l'utilisation du maquillage fait aujourd'hui partie du quotidien des femmes, elle a néanmoins appartenu, au temps de la Préhistoire, à la gent masculine qui couvrait sa peau de couleurs naturelles pour les célébrations. Cette pratique qui a engendré de nos jours des métiers et des industries est, certes, plusieurs fois millénaire mais a connu des usages et des interprétations différentes à travers les âges et les continents. 3000 ans avant notre ère, le maquillage était réservé aux prêtres de l'Egypte antique, avant de servir la beauté des Egyptiennes telle Cléopâtre. Ce n'est qu'à partir du IIIe siècle qu'il commença à être introduit en Europe. En effet, ce sont les caravanes transportant soie et épices de l'Orient qui introduisirent les produits de beauté en Grèce et en Empire romain. Dans la Grèce et la Rome antiques, l'utilisation du maquillage était interdite aux femmes respectables qui se contentaient pour se faire belles de couronnes de fleurs, de bijoux et de belles robes. Le maquillage était réservé aux courtisanes et aux femmes de théâtre qui, damnées, n'avaient pas droit à un enterrement digne. A cette époque, la mode voulait que la femme se blanchisse la peau avec de la craie, souligne son regard avec un trait de khôl, réchauffe son teint avec de la poudre rose et colore ses lèvres avec de la poudre de pétales de coquelicot. Très souvent, ces poudres extraites de végétations étaient mêlées aux huiles essentielles pour les fixer. Cette pratique s'est très rapidement développée en Europe non seulement de par la qualité des produits qui devenait de plus en plus sophistiquée mais encore du nombre d'utilisatrices. A partir du 17e siècle, la noblesse n'y voyant plus de contrainte, les femmes se sont mises à se saupoudrer le visage pour obtenir un teint blanchi sur lequel on n'oublie jamais de disposer du rose sur les joues et du rouge sur les lèvres. Contrairement aux femmes européennes qui trouvaient leur plaisir dans l'utilisation de produits orientaux issus de plantes exotiques, les Maghrébines avaient leur propre sens de la beauté. Les femmes nord-africaines avaient pour essentielle couleur le noir du khôl qui trace leurs grands yeux, et le rouge du henné qu'elles utilisaient pour décorer la paume de leur main, leurs pieds et aussi donner des reflets à leurs cheveux. Ces femmes à caractère avaient aussi la particularité d'utiliser le tatouage, elles assemblaient les points et les croix byzantines de différentes manières pour démarquer la femme mariée de la jeune fille.