« Nous ne menons actuellement aucune hostilité à l'intérieur du Soudan du Sud, mais sur notre territoire, nous combattrons jusqu'à ce que les troupes du Soudan du Sud se retirent », déclare Al-Obeid Meruh, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères soudanais, peu avant l'expiration du délai fixé par l'ONU aux deux pays pour cesser les hostilités sous peine de sanctions (15 heures GMT, hier). « L'autre partie occupe encore deux zones, le long de la frontière avec la province du Darfour (...). Cela signifie qu'elle n'a pas cessé les hostilités », précise, peu auparavant le porte-parole de l'armée, Sawarmi Khaled Saad. Khartoum et Juba, qui ont annoncé mercredi qu'elles sont prêtes à faire la paix après l'adoption à l'unanimité par le Conseil de sécurité d'une résolution exigeant du Soudan et du Soudan du Sud qu'ils cessent, dans les quarante-huit heures, les hostilités, y compris les raids aériens, sous peine de sanctions, aurait-elles décidé de « tricher » avant la reprise d'ici le 16 mai des négociations Nord-Sud sous l'égide de l'Union africaine pour résoudre leurs différends sous trois mois ? Signe de leur manque de volonté, leurs armées restent retranchées sur leurs positions le long de la controversée frontière dont le tracé n'a pas encore été entièrement défini. Khartoum, qui évoque le soutien de Juba aux groupes rebelles qu'elle combat, demande à ses troupes qui ont pris jeudi le contrôle de la ville de Bau dans l'Etat du Nil Bleu d'autres victoires « contre les envahisseurs sud-soudanais » déjà repoussés de la zone pétrolière de Heglig, le 20 avril. Le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM, ex-rebelles sudistes) dément ces « avancées ». Il accuse le Soudan de nouveaux bombardements aériens. « Leurs avions ont largué six bombes. C'est un signe qu'ils se préparent pour une attaque au sol », affirme le porte-parole de l'armée sud-soudanaise, Philip Aguer. Khartoum qui voit mal la prochaine visite du Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, Mme Navi Pillay, a Juba, dément. La tension finira-t-elle par retomber entre les deux pays, un jour ?