Le programme de recherche SPIRAL (Sismique Profonde et Investigations Régionales en Algérie) a pris fin, il y a quelques mois. Visant à étudier la structure profonde de la marge nord-algérienne et du bassin algérien au moyen de méthodes sismiques de « grande pénétration » (par sismique-réflexion verticale basse fréquence, mais aussi par sismique-réflexion grand angle et réfraction avec mise en œuvre de stations d'écoute disposées en fond de mer et à terre), ce projet a été très prometteur. Selon M. Kamel Lammali, chef de département formation et information scientifique au niveau du CRAAG (Centre de Recherche en Astronomie, Astrophysique et Géophysique), cette mission leur a permis « de comprendre les interactions entre les plaques tectoniques continentales et celles de la mer. Ainsi, nous pourrions mieux connaître les séismes, surtout ceux dont l'épicentre se situe en mer ». Ce projet intègre également d'autres données géologiques et géophysiques. « L'étude de la composition structurale et tectonique de la marge algérienne était aussi un point important dans ce projet. Cela nous a permis de cartographier la marge algérienne », a-t-il poursuivi, expliquant que cette étude a aussi permis au GRAAG d'identifier la faille à l'origine du séisme de Boumerdès (2003). « Cette faille était active, mais méconnue par nos équipes. Nous pensions que la faille de Thenia était à l'origine du séisme, mais en réalité c'était cette faille-là qui l'a causé », a-t-il déclaré. M. Lammali a, par ailleurs, expliqué qu'un risque de tsunami au large des côtes algériennes n'est pas à écarter. « Un tsunami peut se produire en Méditerranée. Seulement, il ne sera pas dévastateur ou de grande ampleur. Sur ce chapitre, nous avons des équipes qui se chargent de la géophysique marine. En outre, il faut savoir qu'en 1756, un tsunami s'était produit au large de Jijel. Mais à cette époque-là, ce phénomène était considéré comme un raz-de- marée », a-t-il expliqué. Pour rappel, SPIRAL est un programme de partenariat entre l'Algérie et la France, avec prise en charge, à hauteur de 50 % pour chacune des parties, des coûts d'acquisition, de traitement et de valorisation scientifique. Les partenaires du projet sont le CRAAG, la Sonatrach et la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique (DG-RSDT) pour la partie algérienne et l'Ifremer, le Laboratoire Domaines Océaniques de l'UBO-IUEM à Brest, et le Laboratoire Géoazur à Nice pour la partie française. La gestion du projet est assurée par le CRAAG pour la partie algérienne par l'Ifremer pour la partie française. Enfin, après la clôture du projet SPIRAL, le CRAAG s'occupe, actuellement, d'un projet sur le sol. « Il s'agit d'étude de sol à travers d'autres types de vibrations », a déclaré M. Lammali.