Selon M. Boucif Belhachemi, le directeur régional de l'ONDA d'Oran, qui compte 5 agences couvrant 17 wilayas de l'Ouest du pays, d'énormes pertes, avoisinant les 30 milliards de centimes, ont été occasionnées, jusque-là, en matière de droits d'auteurs, notamment dans le domaine musical, à des producteurs artistiques qui n'arrêtent pas de se plaindre du phénomène du piratage. Le fléau du piratage, car c'en est véritablement un, concerne au premier chef, des produits audiovisuels qui sont copiés illégalement, grâce à l'apport de l'outil informatique. Ce qui échappe, tout naturellement, à la fameuse vignette de l'ONDA dont les agents sont condamnés à se croiser, avec impuissance, les doigts. Les préjudices sont causés tant aux professionnels de l'art qu'aux caisses du Trésor public. Ce fléau a, du reste, contraint 73 éditeurs, sur les 75 que compte la région, à mettre la clé sous le paillasson ou à changer carrément d'activité car ils avaient l'impression qu'ils faisaient les nègres pour le compte de parasites qui tiraient impunément profit de leur sueur. Les deux éditeurs qui continuent, vaille que vaille, à activer encore, le font avec des taux de production qui ne dépasseraient pas les 15 % de leurs moyens. Selon les chiffres communiqués par la direction régionale de l'Ouest de l'ONDA, plus de 4.100 copies de CD, DVD et autres supports audiovisuels ont été saisies depuis janvier. A la même période de l'année 2011, le bilan avoisinait les 10.000 copies. Malgré les sanctions - 6 mois à 3 ans de prison et 50 à 100 millions d'amendes - encourues par les contrefacteurs, le phénomène ne donne pas l'air de vouloir s'estomper puisqu'il se propage de plus en plus, occasionnant des torts matériels et moraux aux artistes. Pour mettre un terme au fléau du piratage, M. Belhachemi propose de coordonner les efforts entre les différents organismes, police, gendarmerie, douanes, ONDA afin de combattre ce fléau qui « castre la création » et pénalise le Trésor public. Le responsable régional de l'ONDA rappelle que l'Algérie a été l'un des tout premiers pays en Afrique à avoir mis en place en 1973 sa société de droits d'auteurs. « Un organisme, dit-il, que l'on doit préserver pour la protection du patrimoine artistique, culturel et intellectuel ». A relever que pour faire sa part du boulot, l'Office a enjoint à ses agents, des huissiers de justice pour obliger certains opérateurs qui privilégient d'exercer clandestinement, de s'inscrire au près du CNRC et des agences de l'ONDA afin de s'insérer légalement dans l'activité artistique.