Le film documentaire « Ils ont rejoint le front », du réalisateur Jean Asselmeyer, est actuellement en tournée à travers le pays. Le cinéaste est invité aujourd'hui à la Cinémathèque algérienne pour une séance débat autour de son film. A l'occasion, il animera une conférence de presse à Alger. Jean Asselmeyer animera aussi une séance débat le 12 juillet à 17h30 à Oran, une autre le 14 juillet à 17h à Tlemcen. Le 15 juillet, il sera à Sidi Bel Abbès. Cette tournée prendra fin le 17 juillet à Bejaia. Tout en relatant le passé révolutionnaire de la Casbah d'Alger, le film introduit des séquences entrecoupées de témoignages de Pierre Chaulet, Félix Colozzi et Annie Steiner, tous Pieds-noirs ayant épousé la cause de l'indépendance de l'Algérie, et Roberto Muniz, Argentin ayant rejoint le FLN au Maroc.C'est ainsi que Annie Steiner revient sur ses années de prison, cinq en tout, dans différentes geôles coloniales aux côtés de révolutionnaires algériennes, en racontant son engagement indéfectible aux côtés des humiliés et des opprimés, avant de sauter le pas pour rejoindre une cellule du FLN activant à Alger. Le cinéaste recueille également le témoignage de Félix Colozzi, syndicaliste engagé dans le mouvement de libération, à travers un retour sur des lieux de mémoire, au quartier de Belcourt qui l'a vu grandir et côtoyer plusieurs grands noms de la Révolution algérienne. De son côté, Roberto Muniz, ajusteur de métier, raconte comment il a rejoint l'usine clandestine de fabrication d'armes située au Maroc et qui produisait près de 10.000 mitraillettes et 100.000 chargeurs pour approvisionner les maquis algériens.Le film s'intéresse, tout particulièrement, à Abane Ramdane dans lequel le metteur en scène raconte sa première rencontre à Alger en septembre 1956 avec l'architecte de la plateforme de la Soummam. « Ils ont rejoint le front » revient, aussi, à travers ses témoins sur le parcours de résistants et de militants d'origine européenne qui ont donné leur vie pour l'indépendance de l'Algérie. Autre sacrifice raconté, celui de Fernand Iveton, guillotiné en février 1957 pour avoir déposé une bombe à l'usine de gaz du Hamma, de Henri Maillot tué en juin 1956 dans une embuscade tendue par les supplétifs (harkis) de l'armée française après avoir détourné et remis à l'ALN un camion d'armes, ou encore de Maurice Audin, jeune professeur de mathématiques, enlevé et torturé à mort par les hommes du général Massu. « Ils ont rejoint le front » est un film coproduit par l'Onda (Office national des droits d'auteur), l'Aaarc (Agence algérienne pour le rayonnement culturel) et l'entreprise de production « Djinn ».