Histoire - «Ils ont rejoint le front», un documentaire sur des Algériens d'origine européenne, appelés communément les pieds noirs, anticolonialistes et partisans de l'indépendance de l'Algérie, a été projeté, hier, en avant-première. Le film est réalisé par, Jean Asselmeyer, un cinéaste spécialisé dans le documentaire, notamment sur l'Algérie. Il raconte ces Français qui ont milité pour la cause algérienne, en rejoignant la lutte armée de Libération nationale. Le réalisateur donne la parole à ceux qui ont fait de la cause algérienne la leur, tels que de Pierre Chaulet, Félix Colozzi et Annie Steiner… des témoignages poignants. C'est ainsi que Annie Steiner se remémore de cette époque où, poussée par sa foi en la détermination du peuple algérien, elle s'est engagée avec conviction et surtout d'une façon indéfectible dans la révolution de novembre. Elle est revenue dans son témoignage, et en s'y attardant, sur ces années de prison où elle avait connu l'humiliation et l'oppression. Jean Asselmeyer donne aussi la parole à Félix Colozzi, syndicaliste, qui s'est voué au mouvement de Libération nationale. Ses témoignages décrivent des lieux de mémoire, à savoir le quartier de Belcourt qui l'a vu grandir et côtoyer plusieurs grands noms de la révolution algérienne. L'Argentin Roberto Muniz qui avait rejoint le FLN au Maroc raconte, de son côté, comment il a rejoint l'usine clandestine de fabrication d'armes installée, au Maroc et qui produisait près de 10 000 mitraillettes et 100 000 chargeurs pour approvisionner les maquis algériens. «Ils ont rejoint le front» rend hommage à ces Algériens d'origine européenne au destin croisé avec celui de grands noms de la révolution, ceux qui ont contribué significativement à la guerre de Libération nationale. Certains d'entre eux, à l'instar de Maurice Audin, jeune professeur de mathématiques, enlevé et torturé à mort par les hommes du général Massu, Fernand Iveton, guillotiné en février 1957 pour avoir déposé une bombe à l'usine de gaz du Hamma, ou encore Henri Maillot, tué en juin 1956 dans une embuscade tendue par les supplétifs (harkis) de l'armée française après avoir détourné et remis à l'ALN (Armée de Libération nationale) un camion d'armes, ont connu une fin tragique. En d'autres termes, ils se sont engagés dans la Révolution jusqu'à sacrifier leur vie pour l'indépendance de l'Algérie. «Ils ont rejoint le front» est une suite de «Ils ont choisi l'Algérie» qui est essentiellement consacré à des personnes qui vivaient en Algérie au moment de la guerre de libération et ayant refusé de la quitter, contrairement à d'autres. «Mon précédent film «Ils ont choisi l'Algérie» était essentiellement consacré à des personnes qui vivaient en Algérie au moment de la guerre de libération», dit le réalisateur et de poursuivre : «je me propose ici dans ce documentaire de poursuivre cette thématique afin de présenter d'autres personnes qui, venues d'ailleurs, ont décidé de s'associer au formidable effort du peuple algérien dans sa lutte pour son indépendance.» «Ils ont rejoint le front» est un film co-produit par l'Onda (Office national des droits d'auteur), l'Aarc (Agence algérienne pour le rayonnement culturel) et l'entreprise de production «Djinn».