Photo : Makine F. Les plages de l'ouest d'Alger se préparent au grand rush d'un été qui s'annonce chaud. Au niveau de la circonscription de Zéralda, les préparatifs pour la saison estivale sont visibles. Le grand boulevard qui mène vers le complexe touristique est décapé pour la pose du goudron. En ce jour de semaine, la plage de Zeralda est presque vide. Mais au loin, un fait singulier attire le regard : des chevaux qui se baignent avec leur cavalier. Ils sont au nombre de 8, vrais purs sangs arabes des haras de l'école de police de Soumaa, de Tiaret et de la garde républicaine. Assis sur une chaise, l'entraîneur Mourad Benferhat suit le mouvement de près. En sortant de l'eau, le cheval doit se débarrasser de l'excès de l'eau. Pour cela, il doit faire un petit galop sur le sable. «Ces chevaux doivent participer au championnat Maghrébin d'endurance qui aura lieu le 30 mai prochain à Tunis», indique l'entraîneur. En voyant les chevaux avec leur cavalier Amar Djed a préparé sa théière, son bouquet de menthe, et ses gobelets. Depuis 14 ans, chaque été, il est au rendez-vous de la saison estivale à Zéralda. Venu de Djelfa, chômeur de son état, il a investi ce créneau qui lui permet de faire vivre sa petite famille en attendant l'été prochain. Un turban sur la tête, une chaise pliante et un parasol suffisent au commerce de cet homme de 31 ans. Il lui arrive de vendre l'équivalent de 8 litres de thé en une journée à raison de 15 dinars le petit gobelet accompagné d'un sachet de cacahuètes à 20 dinars. «Le reste de l'année, je vend et j'achète des ovins avec mon père et mon frère cadet», dit-il. Un peu plus loin, Kader supervise un agent en train de nettoyer un lopin de plage. Kader loue durant l'année estivale les parasols et les pédalos au niveau de la base nautique qui relève du complexe de Zéralda. A Azur Plage, les lieux sont presque déserts. L'eau est encore froide et quelques jeunes se sont hasardés à taquiner les rayons de soleil encore timides. A la surface de l'eau, des combinaisons noires refont surface à intervalle régulier. Ce sont des plongeurs d'un genre particulier. Ils sont une trentaine à chercher des pièces rares. Parfois la chance leur sourit. L'un d'eux Mohamed, 29 ans, chômeur, a trouvé un jour un sabre datant de l'ère des frères Kheiredine et Baba Arroudj. L'endroit recèle des trésors archéologiques pour qui sait les dénicher. Son ami Mourad, 40 ans convoyeur, explique que la zone qui s'étend de Sidi Fredj à Zéralda a connu plusieurs batailles et invasions depuis l'époque des Abbassides. «Un jour des pièces de monnaie d'or de cette ère, ont été trouvées à quelques mètres du rivage », affirme-t-il. « Un jour on a trouvé des médaillons en or appartenant à un couple français, sur lesquels étaient gravés la date de naissance ainsi que le prénom des deux personnes. Le tout a été vendu sous forme d'or cassé », se rappelle-t-il. Mohamed enchaîne en parlant de l'existence de plusieurs canons gisant au fond de l'eau et datant de 1830. « Mais il faut un certain matériel (grues et pneumatiques) pour les sortir du fond de la mer », observe-t-il. A Rais Hamidou, une douzaine de bambins barbotent dans l'eau malgré sa température glaciale. Insouciants, ils sont venus de Bach Djerah goûter les «bienfaits» de la première journée de leurs vacances. C'est un voisin, un bienfaiteur, qui leur a assuré à bord de sa fourgonnette le transport et les sandwichs. C'est une manière de les récompenser pour avoir bien travailler durant l'année scolaire. Abdou, Oussama, Abderezak, Billal, Fethi et les autres, tous pétillants de joie n'ont pas manqué de soulever le manque d'espace et de loisir pour les adolescents dans leur commune.