Photo : Riad Par Fella Bouredji 57 sur les 83 plages que compte le littoral algérois sont autorisées à la baignade. a en croire ce chiffre, les citoyens de la capitale ont le choix pour cette saison estivale et, pourtant, à les écouter se plaindre, ils ne semblent pas s'enthousiasmer à l'idée de passer leur été à Alger. «C'est le même problème qui se pose chaque année, je ne sais pas à quelle plage aller» explique un jeune étudiant. Il résume sa réticence par rapport aux plages algéroises en un mot : tranquillité. «Quand je suis avec des copains, ça peut passer même s'il ya beaucoup de monde mais ça se complique quand je pense à y aller avec des copines ou des membres de ma famille car ce ne sont pas toutes les plages qui s'y prêtent». Les problème de propreté, de sécurité, de plaisir en bord de mer continuent à se poser comme chaque année. Quelques jours à peine après le lancement officiel de la saison estivale, les plages commencent à attirer les estivants, et les centaines de jeunes chômeurs qui attendent impatiemment l'été pour se faire un peu d'argent. Location de parasols, de transats, ventes de produits alimentaires et d'accessoires de plages, sont les mêmes prestations de services qui reviennent chaque année, de façon clandestine ou légale. Le même dilemme qui pousse l'état à autoriser ou non l'attribution des concessions sur les plages se pose encore. Faut-il attribuer des concessions sur les plages pour assurer une certaine forme de sécurité et de plaisir aux estivants ou faut-il plutôt maintenir l'accès gratuit à toutes les plages ? Pour l'instant, les autorités ont opté pour la première voie mais les jeunes plagistes à qui on refuse la concession ne désespèrent pas pour autant ! Palm Beach en attente ! Palm Beach, bord de mer désert malgré le soleil de plomb qui s'annonce en ce début de matinée. L'ambiance paraît encore à l'heure des préparatifs. La saison estivale est lancée mais les plages ne débordent pas de monde. Un enfant, déjà tout bronzé accourt : «vingt mille le parasol et la table !» s'écrie-t-il en s'enthousiasmant à l'idée de voir son premier potentiel client arriver. Il montre du doigt le petit territoire sur lequel une dizaine de parasols sur table ont été plantés près du rivage. L'enfant n'est pas seul, deux autres jeunes le rejoignent et expliquent : «On s'est installé même s'ils ont décidé de ne pas donner de concessions cette année.» Juste à côté, la plage privée du Sultan Club, connue pour être un des bords de mer les plus agréables en famille, n'est même pas encore installée. La terrasse est en travaux, elle ne sera prête que le 20 juin. L'accès se fera, selon un des employés de l'hôtel, certainement aux mêmes tarifs que l'an dernier : 500 dinars le parasol, sans compter les transats, explique-t-il. Au même moment, des jeunes en uniforme bleu nettoient la plage. Ce sont les employés de l'agence urbaine chargée de la Protection et de la promotion du littoral algérois APPL) qu'on retrouve pratiquement sur toutes les plages de la capitale. Ils s'affairent méticuleusement à ramasser tout ce qui traîne sur le sable, heureux de s'être trouvés ce job d'été qui leur permet de gagner un peu d'argent. «On travaille toutes les matinées, parfois jusqu'à 14h. On a signé un contrat d'un mois et on espère qu'il sera reconduit pour tout l'été» explique l'un d'eux. C'est du côté d'Azur plage qu'on nous apprendra que la gendarmerie a effectué une descente il y a quelques jours pour saisir tous les parasols appartenant aux prestataires de services clandestins. Mais rien n'a pour autant semblé les décourager. Cinq jours plus tard, d'autres parasols ont pris place au bord de la mer et le risque d'une autre saisie ne semble pas perturber ces jeunes tenaces et déterminés à ne pas lâcher cette excellente opportunité de se faire de l'argent en été. Kettani, les employés de l'APPL mécontents «8 000 dinars par mois alors qu'on nous avait promis 15 000 mais on a signé des contrats à blanc», précise un employé de l'APPL rencontré sur l'un des rivages les plus populaires d'Alger, «Le Kettani, Bab El Oued. Une plage anciennement appelée R'milat laaoued et aujourd'hui plutôt appelée R'milat leklab à cause des nombreux jeunes qui amènent leurs chiens s'y balader», raconte un vieux du quartier pendant que quelques jeunes du quartier s'affairent à nettoyer la plage en question. Des employés de l'AAPL semblent en avoir gros sur le cœur. «Les salaires ne nous contentent pas mais on n'a pas le choix, si on conteste, ils mettront d'autres à notre place», explique l'un d'entre eux. Depuis sa création cette entreprise publique à caractère industriel et commercial (EPIC) sous tutelle de la wilaya d'Alger créée par arrêté du gouvernorat du Grand Alger N°467/SPM/DRAJC du 25 avril 1998, recrute durant la période estivale des jeunes du quartier et même des pères de famille au chômage... L'APPL est en fait la première référence administrative en matière d'entretien des plages algéroises. Le périmètre d'intervention de l'agence se limite à la seule wilaya d'Alger mais elle ambitionne de prendre une dimension nationale dans les années à venir. L'APPL a compétence d'intervention au niveau du territoire des circonscriptions de la wilaya d'Alger et notamment au niveau de la zone côtière des communes littorales ; elle a pour mission principale de promouvoir, de protéger et de valoriser le littoral algérois. Dans ce cadre, l'agence veille à l'application des dispositions réglementaires en matière de protection du littoral, fournit à la wilaya toutes les informations et documents relatifs aux atteintes à l'environnement, apporte toute l'assistance technique aux communes dans la gestion de la saison estivale, assure le gardiennage et l'entretien du port de pêche et de plaisance d'Alger,participe à toutes les campagnes de sensibilisation pour la protection de l'environnement, contrôle et suit la qualité des eaux de baignade.