Lors d'une conférence de presse animée hier au siège de l'Union à Alger, son président Salah Souilah a déploré les pertes engendrées par les coupures de courant engendrant des pertes estimées à 200 milliards de dinars à travers le territoire national. Pour ne citer que le cas des boulangers, M. Souilah a fait savoir que 45 minutes de coupure d'électricité coûtent à chacun d'eux une somme de 7.500DA. Si le problème est en voie d'être réglé pour cette corporation des commerçants, d'autres notamment ceux qui exercent dans la vente des viandes et des produits laitiers risquent de continuer à comptabiliser les manques à gagner. « Ce sont des produits sensibles et délicats. Les commerçants aussi bien que les consommateurs doivent être vigilants », prévient-il avant de reconnaître que certains commerçants ne prêtent pas attention à cette rupture dans la chaîne de froid et refilent des produits avariés. Selon lui, cela a accentué le nombre de cas d'intoxication alimentaire, qui a atteint les 6.000 par an. Et cela risque de se compliquer, puisque le président de l'UGCAA rappelle que notre pays a importé 20.000 tonnes de volaille et de viande rouge congelées. « Toute cette quantité de viandes nécessite d'être bien préservée et conservée, mais avec ces ruptures d'électricité, nous risquons d'avoir des pertes considérables », alerte-t-il tout en incombant la responsabilité à la Sonalgaz. M. Souilah estime donc que les boucheries ainsi que les lieux de vente de produits laitiers doivent être dotés de groupe électrogène, à l'instar de ce qui va se faire pour les boulangeries. Les boulangers ont bénéficié de 300 milliards de centimes mobilisés par la Banque algérienne de développement rural (BADR) pour l'achat de groupes électrogènes. A titre indicatif, il a souligné qu'un groupe électrogène coûte 100 millions de centimes et que la corporation est constituée de 14.000 boulangers. Par ailleurs, l'UGCAA estime que l'appel de la Fédération nationale des consommateurs (FNC) au boycott des viandes rouge et blanche « n'est pas la solution appropriée ». Tout en se montrant catégoriquement contre cette démarche, M. Souilah soutient qu'il est nécessaire que l'Etat subventionne les viandes comme il l'a fait pour d'autres produits. Il propose la levée des taxes douanières et le plafonnement des prix tout en assurant un contrôle rigoureux pour contrecarrer les intermédiaires indélicats ainsi que le commerce informel. METTRE FIN AUX INTERMEDIAIRES « Il faut prendre des mesures plus rigoureuses pour enrayer le phénomène des intermédiaires qui sont à l'origine de la hausse des prix des légumes et des viandes », a indiqué M. Souilah dans une conférence de presse. Le secrétaire général de l'UGCAA a appelé à l'intensification du contrôle en vue de « stabiliser les prix » par le renforcement des équipes de contrôle avec de nouveaux agents durant le mois de jeûne. Pour M. Souilah, les dispositions entrées en vigueur dernièrement telle l'obligation faite aux agriculteurs d'approvisionner les commerçants de gros de fruits et légumes avec document à l'appui contenant des informations sur les marchandises vendues, contribueront à barrer la route aux intermédiaires qui s'échangent la marchandise 6 à 7 fois avant qu'elle n'arrive au consommateur. Selon M. Souilah 900.000 « commerçants » exercent dans ce circuit. S'agissant des prix, l'UGCAA indique qu'il ne faut pas s'attendre à des accalmies, notamment durant la première semaine du mois sacré.