Elles pourraient reprendre pendant deux semaines, début 2013. Raison de cet échec ? « Après plusieurs années de travaux préparatoires et quatre semaines de négociations » dixit le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon : les Etats-Unis qui représentent près de 40% du commerce mondial des armements évalué annuellement à 70 milliards de dollars, la Russie, la Chine et l'Inde ont demandé « davantage de temps pour se prononcer ». Et pourtant ! Les 193 pays n'avaient qu'un projet de texte d'une douzaine de pages obligeant chacun d'entre eux à évaluer si les armes qu'il vend (armes légères, chars de combat, missiles, systèmes d'artillerie, avions, hélicoptères et navires de combat) risquent d'être utilisées pour commettre des « violations graves des droits de l'homme », ou des attentats, ou d'être détournées au profit du crime organisé. « Les Etats-Unis n'ont pas saisi une occasion en or : un traité international qui aurait renforcé leur réputation de leader dans le domaine des droits de l'homme » déplore l'association Oxfam America, qui a critiqué « le manque de courage de la Maison blanche ». « Le texte que j'avais proposé était un projet de traité, certains pays ne l'aimaient pas, mais l'immense majorité était d'accord » déplore Roberto Garcia Moritan, président de la conférence. La suite des événements ? « Il appartient à l'Assemblée générale des Nations unies de décider s'il doit y avoir de nouvelles négociations et quand », dit-il. Quatre-vingt-dix pays, dont tous ceux de l'Union européenne et des Etats d'Amérique latine, des Caraïbes et d'Afrique, ont signé un texte se déclarant « déçus, mais pas découragés ». Selon eux, le projet proposé par le diplomate argentin « fournit une base pour poursuivre » le travail et bénéficie « d'un très large soutien dans la communauté internationale ». La Russie affirme avoir déposé plusieurs amendements. Dont un, porte sur la livraison d'armes aux structures qui sont autorisées par l'Etat. Tout en mettant en garde contre le risque de repartir à zéro lors des prochaines négociations certains diplomates, montrent du doigt les Etats Unis. « Ils ont fait dérailler le processus », disent-ils. La prochaine présidentielle américaine permettra-t-elle une sortie de l'impasse ? Barack Obama qui s'est rallié au projet de traité international dit craindre un blocage au Congrès où le lobby des vendeurs d'armes au nom du droit à la possession d'armes garanti aux Américains par le Deuxième Amendement, est réel. « Les Etats-Unis sont favorables à un deuxième round de négociations, pour aboutir à un consensus, sur le traité l'an prochain, mais nous ne sommes pas favorables à un vote à l'Assemblée générale de l'ONU sur le texte actuel », déclare la porte-parole de la diplomatie américaine Victoria Nuland. La guerre au trafic d'armes commencera t'elle un jour ? Telle est la question que se sont posés des Prix Nobel de la Paix qui ont élaboré, dès 1997, ce projet de traité international pour tarir les sources qui alimentent en armes le terrorisme et le grand banditisme.