Dissuasion n Le président palestinien Mahmoud Abbas va continuer à se concerter avec les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) sur la demande d'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU. M. Abbas devait recevoir ce mercredi à 13h (10h GMT) David Hale, émissaire américain pour le Proche-Orient, a précisé Yasser Abed Rabbo, un dirigeant de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), y voyant une ultime tentative américaine de «sauver ce qui peut l'être». M. Rabbo a dit s'attendre à ce que le responsable américain émette des «menaces et mises en garde allant du boycottage financier à des mesures concernant la représentation de l'OLP aux Nations unies», réaffirmant qu'aucune pression ne détournerait les Palestiniens de leur démarche à l'ONU. «Nous avons donné à l'UE une forme d'engagement à continuer à nous coordonner avec elle jusqu'au dernier moment pour la présentation du projet de résolution à l'ONU», a-t-il ajouté. Hillary Clinton, la chef de la diplomatie américaine, s'est entretenue hier par téléphone avec le président palestinien Mahmoud Abbas à quelques jours d'un bras de fer à l'ONU. Mme Clinton a demandé au président de «continuer à travailler dur avec nous pour éviter un scénario négatif à New York à la fin du mois», a rapporté sa porte-parole Victoria Nuland, dans une allusion à la future demande d'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU, prévue le 20 septembre lors de l'assemblée générale des Nations unies. Les Palestiniens veulent présenter leur demande à l'ONU en raison du blocage de leurs négociations de paix avec Israël. Le président de l'Autorité palestinienne a expliqué hier soir à l'envoyé spécial du Quartette sur le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, UE, ONU) Tony Blair que c'était «l'intransigeance israélienne» qui l'avait amené à se tourner vers l'ONU, a rapporté l'Agence officielle palestinienne WAFA. Les Etats-Unis prévoient d'opposer leur veto à cette initiative, arguant qu'elle ne fera pas avancer la paix. Mais un blocage américain risquerait d'avoir un effet désastreux sur l'image des Etats-Unis dans le monde arabe. Mme Nuland a indiqué, hier, que l'administration Obama avait lancé une vaste campagne diplomatique auprès de ses partenaires pour les dissuader d'approuver le plan palestinien. «Nous parlons», a-t-elle expliqué, «à un échantillon de pays beaucoup plus important que celui habituel s'agissant du processus de paix au Proche-Orient. Nombre d'entre eux, qui n'ont habituellement pas de décisions à prendre à ce sujet, pourraient être amenés à le faire à l'assemblée générale». «Nous allons travailler jusqu'à l'assemblée générale, c'est nécessaire, pour ramener les parties à la table des négociations interrompues il y a près d'un an», a-t-elle assuré. «Notre objectif est que les parties s'engagent à retourner à la table des négociations avant que nous n'arrivions à l'AG.» Le soutien des non-alignés Le mouvement des pays non alignés a réitéré au cours d'une réunion à Belgrade, son soutien à la reconnaissance internationale de la Palestine et son adhésion à part entière à l'ONU, a annoncé, hier, le chef de la diplomatie égyptienne, Mohammed Kamel Amr. «Nous continuerons, au cours de la 66e session de l'Assemblée générale, à soutenir les tentatives palestiniennes pour la reconnaissance de l'Etat palestinien sur la base des frontières du 4 juin 1967», avant la guerre des Six-Jours «et à demander son adhésion à part entière à l'ONU», a déclaré Kamel Amr au dernier jour de la réunion. M. Amr a précisé que la majorité des pays membres du mouvement avait déjà reconnu l'Etat palestinien. Il ne pouvait toutefois pas préciser si tous les pays membres voteraient pour la résolution palestinienne à l'ONU.