Après seize années d'activité terroriste, l'« émir » et deux de ses acolytes ont été interpellés dans la ville de Berriane, dans la wilaya de Ghardaïa. Trois PA ont été récupérés ainsi que des documents de l'organisation et des équipements électroniques qui étaient en leur possession. Leur exploitation permettra, sans doute, d'apporter des éléments d'éclairage nouveaux sur les plans de l'organisation terroriste, surtout dans la région du Sahel, a-t-on appris d'une source sécuritaire autorisée. L'opération a été menée par un détachement spécial de l'ANP, la veille de l'Aïd. Auparavant, des unités spéciales de sécurité ont filé, quatre jours durant, le déplacement du véhicule de type 4x4 à bord duquel se trouvaient les trois terroristes. Et c'est au niveau d'un barrage de contrôle dressé à l'entrée de la ville de Berriane qu'ils ont été arrêtés. Les terroristes se dirigeaient vers la région du Sahel. Necib Tayeb, alias Abou Abderhamane Abou Ishak Essoufi, est l'un des plus anciens chefs terroristes. Ex-membre du GIA, il était recherché depuis 1995. Cet « émir » occupait le poste de président de la « commission juridique » et membre du madjliss echoura et du conseil des notables au sein de l'organisation terroriste. Il est aussi l'un des proches collaborateurs de Abdelmalek Droukdel, l'émir national de l'Aqmi et également son homme de confiance. D'ailleurs, Droukdel l'a chargé d'une mission « secrète » dans la région du Sahel, en vue d'unifier les « émirs » des phalanges terroristes activant au Sahara, en l'occurrence Mokhtar Belmokhtar alias Khaled Abou Abbès et « laâour », « émir » de katibat « moulathamine », Mohamed Ghedir alias Abou Zeid, « émir » de la katibat « Tarek Ibn Ziad », ainsi que Nabil Makhloufi alias Abou Alkama, désigné récemment comme coordinateur des phalanges terroristes activant dans la région du Sahel. Sa désignation en remplacement de Yahia Djouadi le mois de novembre dernier, visait à cerner les conflits internes à la suite de rivalités féroces et de luttes intestines au sein du groupe terroriste. Il faut dire que l'organisation criminelle connaît des divergences sur le partage du butin dans la région du Sahel. Ce coup porté à la nébuleuse terroriste s'ajoute à une série d'opérations menées par l'ANP, qui ont permis la neutralisation et l'arrestation du noyau dur de l'Aqmi.